Il était une fois un système solaire enchanteur. Les fleurs poussaient, les oiseaux chantaient autre chose que du Florent Pagny et tout n’était que mille couleurs. Mais un jour, un méchant vilain pas beau cupide du nom de Greedy asservit toutes les planètes et envoya ses sbires déguisés pour faire régner l’ordre et la sécurité. Heureusement, c’était sans compter la présence d’un héros hors norme qui règle tous ses problèmes avec… de gros coups de boule ! A new Sega hero is born ! Viva Ristar !
Ristar est une création de la Sonic Team et plus particulièrement du chara designer Yuji Uekawa, qui donnera plus tard une attitude plus rock’n roll à Sonic. Le jeu est passé relativement inaperçu à l’époque (1995) car tout le monde avait déjà les yeux rivés sur la nouvelle génération de machines, abandonnant la pauvre Megadrive qui prouve pourtant qu’elle a de très bons restes avec ce jeu. Ristar a bénéficié d’un design original : imaginez un boulet de canon avec une étoile genre Stafy en guise de visage et de longs bras pour tout attraper. L’animation de Ristar est excellente : notre héros qui fait souvent la tête possède pas mal de mimiques et de mouvements très réussies qu’il soit en train de glander ou de tomber dans le vide –comme celles de Sonic mais en plus poussé.
Que faire avec ses bras ? Tout d’abord le coup de boule permettant de se débarrasser d’une bonne partie de ses ennemis en un coup. On appuie sur le bouton pour allonger les bras et chopper un gars, on le relâche pour ramener l’ennemi et lui mettre un gros coup de tête qui lui enlève son déguisement et ne laisse plus qu’une boule noire qui va rebondir partout avant de disparaître. Ristar peut aussi activer des boutons, s’accrocher à des échelles, des troncs, des tuyaux, remonter un mur… Il y a même des bâtons permettant de tourner autour pour prendre de la vitesse et partir comme une fusée. D’ailleurs tous les niveaux finissent comme cela et on a des points bonus selon la hauteur à laquelle on monte. Ristar peut aussi sauter mais ça ne fait rien aux ennemis. Au contraire même, cela vous blesse et vous enlève une étoile. Vous démarrez chaque niveau avec quatre étoiles et cela part très vite.
Tous ces mouvements et ses possibilités donnent un jeu de plate-forme/action assez nerveux qu’on peut parcourir comme un Sonic : soit en fonçant comme un taré et en se la jouant Tarzan avec ses bras, soit en explorant tous les recoins à la recherche des passages secrets et des trésors. Les niveaux proposent très souvent plusieurs façon d’avancer réparties en hauteur ce qui permet de renouveler le plaisir à chaque partie. En outre, ils sont très bien construits et remplis de pièges sans pour autant tomber dans un sadisme « konamien ». Ristar nous fait même réfléchir un peu avec de petites énigmes et des astuces à utiliser : par exemple, vous allez trouver une statuette vous représentant. Vous pourrez alors la lancer en direction d’un piège ce qui l’activera et vous permettra de l’éviter.
Les environnements sont assez variés mais ne renouvèleront pas vraiment le genre : des forets, des zones industrielles, des ruines sous l’eau… Tout ceci sent le déjà vu mais possède suffisamment d’éléments sympathiques pour faire la différence. Par exemple, la gestion de l’éclairage est exemplaire dans les passages sous l’eau : plus vous allez profond et plus il fait sombre. Même si les environnements ne sont pas originaux, leur design très rond et très onirique arrive souvent à étonner. C’est la même chose avec les ennemis : ils ne sortent pas vraiment de l’ordinaire mais leur coté choupi et quelques bonnes idées les rendent excellents. Je passe par exemple à ce satané vautour qui vous attrape pour envoyer dans le feu ! Par contre, les collisions avec les ennemis sont souvent bizarres et on ne sait jamais trop à quelle distance on peut les approcher. Si vous n’êtes pas sur, n’oubliez pas : coup de boule !
Graphiquement, c’est probablement le moteur de Sonic 3 qui est utilisé et il s’en sort bien avec quelques très bons effets de lumière et de déformation. A l’aise aussi bien dans les passages cool que dans les moments très speedés, le jeu offre une qualité graphique de grande classe du début à la fin, s’offrant de jolis arrière-plans même si certains passages ont l’air un peu vide. La maniabilité est parfois hasardeuse quand on allonge ses bras en diagonale. Par contre, la difficulté est très bien dosée et propose un challenge réel et progressif. On ne gagne pas souvent des vies mais on retrouve assez facilement des étoiles. Ristar, c’est la force tranquille. On a au départ l’impression de rejouer à un n-ième jeu de plate-forme et on est tout content par les possibilités qu’offre le jeu. Au final, on en garde un très bon souvenir et on y reviendra avec plaisir. Ce n’est pas pour rien qu’il a fortement influencé un jeu sorti six mois plus tard : Rayman.