On ne pouvait pas y échapper: nouvelle console = nouveau Sonic. En fait, une console SEGA sans son Sonic, ce serait un peu comme le thème de Tetris en mono: une aberration! Donc, une fois n'est pas coutume, voici que débarque la mascotte mythique sous forme de 12cm en plastique. Bonne surprise?
Bah non: mauvaise surprise. Conscient des capacités techniques du bestiau, les programmeurs de SEGA ont voulu tirer profit au maximum du support pour pondre une version surgonflée de leur hérisson favori. Problème: le résultat s'avère surgonflant. Mais pourquoi donc? Qu'est-ce qui a merdé? On va essayer de décortiquer la chose.
Commençons par le commencement: l'histoire. Le dernier mois de chaque année, une petite planète appelée la Petite Planète (véridique) qui se trouve en orbite autour de Mobius, se rapproche de celle-ci dans les environs de Never Lake. Cette planète (petite) est connue pour ses pierres Remonte-Temps, et Sonic à envie d'aller y faire un tour afin de défier le temps et le dépasser grâce à sa super vitesse. Seulement voilà: arrivé à Never lake, Sonic s'aperçoit que la Petite Planète (qu'on appelle comme ça parce que c'est une planète qui est petite) est retenue au sol par une chaîne et semble recouverte d'une couche de métal. "Encore un coup du Dr Robotnik", se dit Sonic. Soudain, un Sonic de métal capture sa petite copine Amy avant qu'il ait eut le temps de lui conter fleurette (voir plus si affinité.) Je vous laisse deviner la suite...
Pas d'erreurs: on est bien sur le Mega-CD. L'intro, sous forme de petit dessin animé sur fond de pseudo rap japonais, fout le turbo dans une fluidité déconcertante. Soit. Pourquoi pas, après tout... Le logo classique est actualisé à la sauce CD, c'est à dire avec des images polygonales, lissées et dépixeliséees. Ok, c'est bien un épisode de Sonic. Et?
Déjà, on est un peu dépaysé: où sont passés les petits animaux qui gambadaient joyeusement lorsque l'on butait un robot? Ici, on a des espèces de gros tournesols polygonaux tout laids et assez austères (Fuck! Je suis pas botaniste, moi, je suis vétérinaire!) Mais cette sensation étrange ne s'arrête pas là.
Bon, on va la faire courte: l'ambiance n'y est pas. Autant je suis fans de tous les Sonic de la MegaDrive , autant celui-ci me laisse froid. Je n'accroche pas, mais alors pas du tout. Le design général du jeu ne m'attire pas, et le pire c'est que je serais bien incapable de dire précisément pourquoi. Peut-être pour cette ambiance "rave party" qui ne sied pas très bien à la franchise Sonic. Même si le jeu est réputé pour ses couleurs fluos et sa fluidité, ici, on sent que ça ne colle pas, même si les niveaux sont pas mal réussis et relativement vastes.
Coté musique, exit le midi et bonjour aux morceaux orchestrés et composés, à dominante techno-jazzy. Le rendu est sympathique, au point qu'on a envie d'écouter les titres sur sa chaîne hi-fi. Seulement voilà: l'ensemble cloche et ne semble pas convenir au "style" Sonic. En fait, je ne peux pas trouver meilleure comparaison pour ce jeu qu'une mayonnaise; vous aurez beau prendre les meilleurs oeufs, la meilleure huile, la moutarde la plus savoureuse et le sel le plus fin, si ça ne prend pas, ça ne sera pas bon.
Beaucoup de qualités pour cet opus, comme les bornes de passage dans le temps, le niveau bonus en pseudo Mode-7 et la durée de vie assez importante, mais on a l'impression qu'il manque une certaine osmose entre tous ces bons points, comme si ses qualités étaient reliées ensemble par un fil fin, sans former un véritable tout, fini et homogène.
Etrange, donc, suffisamment pour ne pas accrocher à cette version. Et cette différence se ressent encore plus lorsque l'on joue aux derniers opus sur la MegaDrive (tel que Sonic 3 et Sonic & Knuckle, beaucoup plus aboutis.) Même Sonic 2, qui souffre pourtant de gros défauts de finitions, me semble plus jouable et attirant que cette version Mega-CD qui me laisse sur ma faim. Dommage! La console méritait mieux.