"Que la force soit avec toi, Harry" Gandalf
Night Trap (CD)
Digital Pictures / SEGA - 1993
Big Brother is trapping you ! par Ghost

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Bonjour. Je suis Alain Decaux. Avant d'entamer la critique de ce jeux, parlons Histoire. 1993: le Mega-CD sort, annoncé comme une révolution car étant la première console à utiliser des cd-roms comme support de jeux. Pour les programmeurs de l'époque, le principe est simple: cd-roms = support digital, donc possibilité d'inclure des films, des bandes-son de qualité et stocker plus de données que sur cartouche.



En ces temps reculés, on pense que l'avenir des jeux vidéos sera la réalité virtuelle et l'interactivité. Donc, ces messieurs vont faire fonctionner ensembles leurs trois neurones et vont accoucher de cette interprétation logique: "les jeux de demain seront des films interactifs!" Ca, c'est ce qui s'appelle être visionnaire. Ainsi naquit "Night Trap", premier né de ce qui aurait dû être la nouvelle génération des jeux vidéos, et précurseur de la "Real TV" telle qu'on la connaît maintenant (*sigh!*)



En fait, avant toute chose, il faut que vous sachiez que "Night Trap" est le premier nanard du monde des jeux vidéos, soit un jeu comique de par sa réalisation, son second degré, son interprétation et son casting, une vraie série Z auquel il ne manque plus que les rires préenregistrés. Disons que nous avons ici un croisement entre Loft Story et Star Slammer (un des pires nanards cinématographique. Pour vous rendre compte de la chose, chercher sur www.google.fr les pages correspondantes).



Déjà, essayons de raconter l'histoire sans rire (ça va être coton): cinq personnes sont portées disparues près de Lakeshore. Elles ont été vues pour la dernière fois près de l'avenue de Vignobles, ou vivent les Martin (soit la famille lambda, qui aurait pu s'appeler Dupont ou Smith). Même s'ils démentent, vous êtes persuadé que cette famille a quelque chose à voir dans ces disparitions.



Vous faites partie du S.C.A.T. (Sega Control Attack Team), vous êtes donc scatologue (...). Après une petite enquête, vous découvrez que la maison des Martin est remplie de trappes et de cameras, le tout commandé depuis un poste de contrôle caché (sinon, quel intérêt?). Après le succès de la mission n°229, nom de code "Trick Wire" ("Fil Truc" dans le texte en Français. PTDR!! On dirait une traduction Google!) Vous prenez le contrôle de la maison, des trappes et des cameras, dans le but de confondre les Martin, piéger ces mystérieux hommes en noir qui déambulent dans la piaule et protéger vos agents infiltrés.



LOL!!! Je n'ai pas pu me retenir plus longtemps! (Ah! c'est bon de rire!) Bref. Le jeu est en fait un film d'1h30, dont l'action se déroule en simultané dans 8 lieux, avec lesquels vous devrez jongler en passant d'une camera à une autre à des heures bien précises, afin d'activer des trappes au bon moment pour piéger les méchants, surveiller des discussions entre certains protagonistes (comme un changement de code d'accès) et se taper des crises de rire sur les doublages à l'emporte-pièce et le jeu des acteurs, à la limite du sitcom familial matinée de pseudo suspense (comme si "Notre Belle Famille" jouait dans "Amytiville").



A sa sortie, le jeu a choqué certaines personnes un peu trop conservatrices de par son coté trop réaliste et du fait que l'on pouvait voir des filles courte-vêtues se faire zigouiller en direct (c'est limite s'ils n'allaient pas catégoriser ce jeu de snuff-movie... D'ailleurs, allez voir là-dessus. Parmi les "acteurs", on reconnaitra Dana Plato, qui jouait la grande soeur d'Arnold et Willy. D'ailleurs, à part ce jeu, elle restera cantonné à des rôles déshabillés dans des films de seconde zone. M'enfin, vu qu'elle est loin d'être désagréable à regarder (quoi qu'un peu pixellisée ici...), le jeu vaut d'être acheté juste pour sa présence et pour le coté culte que peuvent prendre certaines scènes.



Quand vous actionnez une trappe (avec succès, s'entend...), la cinématique change pour montrer le méchant se faire capturer, engloutit dans le décor en carton-pâte, à grand renfort de smoke machine. Parmi les plus comiques, on noteras la cuvette de chiottes à bascule, le lit pivotant, l'armoire normande à ressort et l'escalier qui glisse: hilarant!!! Les filles se baladent en petite tenue comme à Disneyland (enfin, c'est une façon de parler. Perso, j'ai jamais vu de nana en petite tenue là-bas, à part peut-être Minnie...) et ne s'aperçoivent pas qu'un vilain en pyjama noir la suit à moins d'1m derrière elle. No comment.



L'intérêt de ce jeu réside dans le fait qu'il vous faudra un temps fou pour le finir sans la soluce, car vous devez jongler entre 8 cameras, surveiller 8 pièces, 8 actions différentes qui se déroulent parfois en parallèle, actionner des trappes à la seconde près, surveiller les changements de code d'accès et retenir vos fou-rires. D'où une progression très lente et des pages et des pages de notes, avec l'heure précise de chaque action. Certain se lasseront assez vite, d'autres voueront un culte à cette curiosité.



Tenant sur 2 CD's (1h30 d'images digitalisées, en 1993, tout de même!), traduit intégralement en Français, le jeu représente malgré tout une petite prouesse pour l'époque. Pour les fans du Mega-CD, la simple évocation de "Night Trap" déclenche une accélération du rythme cardiaque. "Ouah! C'est un jeu énorme! C'est culte! C'est mythique!", s'exclame-t-il en éructant.



Je fais moi-même partie de cette catégorie, et, comme tout les fans, dès l'acquisition de cette perle (ce fut long et douloureux pour le trouver), je trouve maintenant que "Night Trap" est mythique, mais surtout quand on n'y joue pas. Car, en fait, il exprime le mieux les limites de cette catégorie de jeux: les films interactifs, c'est marrant 5 min mais, une fois fini, on n'a pas des masses envie de s'y replonger. D'où un intérêt-kleenex.



Malgré tout, "Night Trap" est un jeu sympathique de par son coté comique et second degré, qui passionnera les joueurs les plus motivés, fera bien chier d'autres, mais se révèlera dans l'ensemble assez mythique. A découvrir.
Le point de vue de César Ramos :
Rare. Très rare. Trop rare. En même temps, c'est un jeu Mega-CD...