Le site qui connaît le Vatnajökull.
Art Alive !
Sega - 1991
Dessinez c'est à chier ! par Ghost

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Warning! Dégoté de derrière les fagots du Oldisme, cet objet attira mon attention. Un mythe? Un futur objet de culte? Si seulement...



Bah, en fait, pas du tout! Le boîtier claque, faut reconnaître. Pour un jeu de 1991, on ne peut qu'applaudir devant l'audace de designer: une pochette en motifs mouchetés vert turquoise, c'est fort! Sur la jaquette, une photo: dans un décor blanc éthéré façon "catalogue des 3 Suisses", 3 enfants américains clichés pré-"Sauvé par le gong" posent près d'une télé mastoc sur laquelle on peut admirer une superbe fresque de style aquarium, avec poissons exotiques et plantes d'eau. Autour des gosses se baladent des animaux qui semblent dessinés avec le logiciel. Ça promet...



Bah, en fait, pas du tout! En retournant la jaquette, on se rend compte de la chose: un joli décor de plage, une ville, un ciel nuageux... Digne de Paint en plus... enfin, en moins... comment dire... "simpliste" (pour ne pas dire pire). Bon, ne nous attardons pas sur ces piètres photos. Si ça se trouve, le jeu mérite tout de même d'être sauvé en cas d'inondation, de guerre thermonucléaire globale ou de défilé des Verts.



Bah, en fait, pas du tout! Déjà blasés après seulement deux ans d'existence de la console, les programmeurs on dû se dire ceci: "Putain! On vient de faire des chef-d’œuvres, des bombes qui resteront des classiques, Nintendo patauge dans la semoule... Bref, ON A GAGNÉ!!!! On est trop des killers! D'ailleurs, on a bien mérité un peu de repos. Filez donc une occupation aux gamins, tiens!". Pris au pied de la lettre, "Art Alive" ressemble donc à son premier utilisateur: un gamin, à peine formé, pré-pubère, pas pris au sérieux, avec de la morve plein les doigts et des boutons sur la gueule. Et comme tous les parents indignes, nous, utilisateurs Oldies, nous posons cette fameuse question existentielle face à cette progéniture WIP: "Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire avec ça! Rien, en fait..."



Bah, en fait, pas du tout! Contre toute attente, "Art Alive" fais beaucoup (à condition d'avoir 12 ans...). Le logiciel (ne parlons pas ici de jeu) est ciblé "public Dorothée" et ne s'en cache pas. L'interface est simple d'utilisation, les couleurs sont flashs, les pixels sont gros... et soudain, devant une telle débauche de caractéristiques, la vérité éclate comme une évidence: C'EST UN OLDIES!!!!!!! En force, avec tout ce qui va avec. Sonic, Toe Jam & Earl sont là, comme une signature SEGA omniprésente. La musique est réellement la plus foireuse et la plus vomitive qu'il m'ait été donné d'entendre: à tout péter, 3 accords, pas plus, tapé à 1 doigt sur le fameux clavier Oldies par excellence, à savoir le "BONTEMPI Mythe-E" (ou miteux, pour les intimes). Mais que faire d'un truc pareil à notre époque? Je vous vois déjà me dire: "Rien d'autre qu'un sous-boc."



Bah, en fait, pas du tout! Un Oldies fait partie de la race de l'extrême, comme vous le savez déjà. Et bien "Art Alive" fais partie de la panoplie de base du vrai "Oldies Boy", dont voici le rythme de vie de base: un Oldies écoute des chants de baleines sur son walkman lorsqu'il prend le métro pour aller à la Rêve Partie hebdomadaire du Collectionneur, membre actif de la "Jet Set Oldies", qu'il organise dans l'arrière-boutique de son magasin de jeux d'occasions. Notre Oldies Boy se ballade toujours avec son rat sur l'épaule, qu'il a nommé Roadkill, comme dans "Comix Zone". Dans ces soirées, un écran géant diffuse en boucle un défragmenteur Windows 95 sur de la musique midi mixée par DJ Alex Kidd. En rentrant chez lui après s'être saoulé au Tang, le Oldies Boy se plante devant "Art Alive" et commence à dessiner une scène genre "Alerte à Malibu", avec Toe Jam à la place de Pamela, et un train qui passe sur l'eau pour éviter un dinosaure. L'océan est jaune, le sable vert, le soleil est fait de brique, un sapin pousse sur le bitume... et c'est beau!



Bah, en fait, pas du tout! Faut bien dire ce qui est: le tout est laid. Mais bon, ne crachons pas trop vite sur "Art Alive". Le logiciel a un effet mystérieux et bénéfique: il détend. Faites l'expérience chez vous: après une bonne journée de merde (inondation, guerre thermonucléaire globale, défilé des Verts...), plantez-vous devant votre Megadrive et mettez vous à faire n'importe quoi avec ce qui est mis à votre disposition, faites une animation ridicule d'un blaireau se baladant en long et en large dans un manoir hanté, taggez la tronche d'Earl avec l'aérosol, dessinez des filles à poil (c'est long mais faisable...) et oubliez tous vos soucis. Après, contemplez votre travail et demandez-vous ceci: "Ai-je perdu mon temps?".

Bah, en fait, pas du tout!
Le point de vue de César Ramos :
Heureusement trop rare !