Le site que la connaissait avec DEUX rabbins. Et toc.
Abadox
Natsume - 1989
Voyage au centre de la Terre (ou presque) par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Ah ! Badox ! Je me devais d’introduire cette critique par un jeu de mot de merde, je pense que c’est fait. Abadox c’est l’un des mythes de la NES. Pourquoi vous ne le connaissez pas ? Peut-être parce que vous n’y connaissez rien. Non, je plaisante, si vous êtes ici c’est que vous êtes initié. L’explication la plus probante est que c’est l’un de ces trop nombreux jeux qui n’a pas traversé les barrières douanières de l’Europe… Et qu’avons-nous raté ? Autant le dire tout de suite, l’une des perles, comme d’habitude.



Abadox est comme son nom ne l’indique en rien un shoot. Oui, vous me connaissez depuis maintenant de nombreuses années, et je suis peu enclin à ce type précis. Mais en chroniqueur de l’extrême, je fais fi de mes goûts personnels pour m’attaquer à l’information brute. Et de toute façon je n’ai pas le choix. J’ai eu ce jeu dans mon légendaire lot game axe aux USA, et je me devais de le terminer. C’est chose faite, et j’en suis bien content tiens. Un peu comme si vous alliez voir votre vieille tante qui pique et qu’au final vous repartez avec un gros chèque inattendu, justifiant à lui seul les biscuits périmés et le thé éventé que vous y avez bu.



Dans Abadox, pas de vieille tante. Non, je précise car je suis sûr que j’en ai perdu avec mon habile métaphore. Plutôt un corps mutant, qu’on va sonder. Oui, là encore vous pourriez y voir une anatomie de votre vieille tante, mais le reste vous concerne, je ne veux pas le savoir, beurk. On va y incarner le lieutenant Nazal (qui rime étrangement avec Nasal, vous ne trouvez pas, c’est formidable non ?) qui va défendre le monde libre et bien portant contre le grand méchant Parasitis. Oui, les parents des méchants hésitent souvent à la naissance, pour l’état civil. Un prénom classique ? Une fantaisie ? Les méchants naissent d’ailleurs généralement avec leurs balafres et leurs airs mauvais, mais chut, vous en savez déjà trop…



Parasitis ce n’est pas le paradis. Je vous prie de vous arrêter sur cette phrase d’introduction à l’intérêt proche du 0. C’est une sorte de vers géant qu’il va falloir traverser de part en part. Pour ça on va avoir droit à deux scrollings. Un vu latéralement, l’autre du dessus. Ca en soi c’est déjà une bonne idée. Ca diversifie un peu le jeu, et notre balade intestine (que ceux qui ont lu « incestueuse » arrêtent leur thé et partent immédiatement à la recherche d’un bon psychanalyste de base pas trop cher) va être un peu plus rythmée.



Nous traverserons donc de l’organique, du gras, du sang, des tripes. Visuellement, c’est chatoyant. Non pas que j’aime obligatoirement ce genre d’ambiance, mais c’est sympa, ça grouille, c’est purulent, c’est vivant. Tout nous rappelle que l’on se bat contre des globules, des yeux, des vaisseaux sanguins, et c’est sympathique. La NES donne tout, avec des trucs animés de partout, des centaines de boulettes, des ennemis assez variés et en grands nombres, le tout je le répète dans des univers bien vivants. Du bonheur pour les yeux.



Et les yeux on va en combattre. Oui, comme dans de nombreux shoot sur NES, on va combattre des organes. Un petit cerveau par là, un œil par ci, un ténia là… Et c’est vraiment beau. Trop peut-être. Si 90% du jeu suit, en arrachant des larmes de douleur et en faisant apparaître la grosse veine du front à la NES sous l’effort, il arrive que ça rame. Forcément. Mais admettons.



Cette débauche graphique s’accompagne de musiques ma foi sympathiques, mais peu variées. On retrouve les mêmes qui tournent en boucle. Mais là encore pourquoi pas. Etrangement le plus dérangeant est au niveau du mixage des bruitages. C’est une première à mes yeux. Enfin à mes oreilles. Les musiques Konamisantes sont fraîches et de bon goût, mais sont un peu masquées dès lors que l’on tire, vu que le bruit du tir est plus fort. Or si vous avez suivi (j’en vois encore qui sont restés à l’image de la vieille tante, et ça a le bac, bah franchement…) on est dans un shoot, donc on tire assez régulièrement… On se retrouve un peu assommé par le bruit franchement pénible des armes avancées que l’on choppera à la sueur de notre front.



Ah tiens, le tuning de notre bon pilier servile de Nazal… N’avez-vous jamais pesté contre un jeu où il faut 10 bonus avant d’avoir un personnage facilement manœuvrable ? Moi si. Et bien, paf, là c’est le cas. Et il va de soi que dès que vous mourrez (souvent, vu comment vous êtes habillés) vous repartez avec votre bite et votre couteau. Et que c’est déjà cher payé… Vous allez donc en baver.



Parce qu’au final, le jeu n’est pas trop long. En masterant à mort en 30 minutes c’est plié. Mais non, vous ne mastererez jamais ce jeu ou presque. Alors vous allez en baver. La NES qui rame, les centaines de hors ennemies ne vous aimant pas (je sais, je me répète pour insister), votre bite et votre couteau (que je ne remets pas en cause, hein ? C’est une difficulté globale)… Tout ça font que vous avez du pain sur la planche…

Mais au final, on y revient. Comme chez sa Tante… On prend un plaisir infini à évoluer dans le méandre crade et grouillant de Parasitis, à zigouiller du méchant, à écouter son « piou piou » horripilant d’arme. Car là sont les vrais jeux. Malgré leurs défauts, ils savent se faire aimer. C’est une leçon de vie que tous les gens qui ne s’estiment pas devraient écouter. Jouer à Abadox et sortez tout donner, vous le valez bien, comme lui.

X Files :

Je sais fieffé coquin que vous aimez les surprises. Cela tombe bien, NES Pas c'est d'abord le site des surprises.

Abadox ne fait pas exception à la règle, et il y a du boulot.

Il y a tout d'abord une masse incalculable d'erreurs dans le code. On l'aperçoit simplement en regardant les tiles dans les différents tableaux. Avec un peu de bon sens on voit que certaines ont été très mal appelées de la mémoire. Dans une animation 1 - 2 - 3 on voit des 1 - 2 - 4 (ou 4 ne correspond absolument pas à 3), c'est assez bon esprit.

Concrètement, cela commence dès l'intro, où Parasitis, la chose dans laquelle le jeu se déroule n'est pas animée, alors que tout est prévu pour en mémoire :



Ce qui concrètement donne :


Mais ce n'est pas tout. Dans le même genre on a la séquence d'intro, qui a une belle erreur :


Le téléporteur est faussé, avec l'utilisation assez évidente de la mauvaise tile. On voit en mémoire que les tiles sont les 23, 24 et 25 alors qu'elles devraient être A3, A4, A5.

Même combat pour le projectile du niveau 3, qui se trompe sur une de ses 2 images d'animation. Au lieu d'utiliser la 82 :

Il tape sur la 80 :


La même mémoire graphique nous montre qu'il y a quelques ennemis non utilisés dans le jeu final :

Qui donne in situ :


De même, on trouve en plus des classiques objets du jeu certains que l'on ne retrouve pas :


Ces bonus n'apportent rien, et concrètement leurs effets ne font que "jouer un son" "sortir du niveau", les liens de codes n'étant pas fait. Vous pouvez néanmoins changer l'adresse 6F1D pour la modifier avec :

01: M (missile)
02: B (barrière)
03: S (speed up)
04: P (bouclier)
05: Z
06: 0
07: 1
08: 2
09: 3
0A: rayon laser
0B: laser
0C: tir à trois
0D: tir à cinq


Il y a de plus une bizarrerie en mémoire : chaque niveau voit sa police d'écriture des scores varier d'un pixel, les niveaux 1 et 2 disposant même de polices complètement uniques. On ne retrouve d'ailleurs pas ces polices dans la version japonaise du jeu :


Ce jeu est donc parfaitement régionalisé. On voit d'ailleurs cela dès l'écran titre. A gauche la version US, à droite la version japonaise avec plus de sang :


Les japonais ont d'ailleurs un petit écran Natsumé qui apparait avant toute chose, que les US ont bien dans la ROM mais squeeze purement et simplement :


Mais le must revient à la fin du jeu, et la censure US bien marqué. Je ne vous ferai pas l'affront de vous dire de quel pays vient la capture :



Beau spécimen !
Le point de vue de César Ramos :
Trouvable en France, mais en aimant les cendriers en rotins.