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Double Dragon 2
Akklaim - 1989
C'est la saison des marrons par Hebus San

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Hop. Me revoilà derrière mon clavier. Voyons, de quoi vais-je vous parler aujourd'hui… hmmmmm, ouaip ! Double Dragon 2, ça me parait pas mal. Bon comme vous avez lu tous mes autres tests, vous savez que je ne teste que ce qui me plait. Donc pas de surprise, ce jeu est une petite bombe (je me sens jeune quand je dis ça… honteux. Mais passons).



Double Dragon 2 est la suite du 1. Ouh, ça part fort, vais aller me faire un café moi… Comme vous ne l’ignorez pas, Double Dragon est une légende absolue du style appelé beat’em all, ce qui, traduit dans notre belle langue, signifie à quelque chose près « Cognez les enculés d’en face jusqu’à ce qu’ils ne bougent plus ». Oui, Double Dragon c’est comme Quake, tant que ca bouge on tape. Et là ça tombe bien parce que les enculés d’en face y’en a plein. Et ils bougent beaucoup.



Quand on est une suite il faut en avoir dans le futal pour espérer passer la sacro-sainte barrière de l’appréhension légitime devant la déception viscéralement attachée aux suites. Bah oui, le cinéma n’a pas attendu Star Wars épisode 1 ou Taxi 2 pour ériger le dogme suivant : la suite sera une merde ou ne sera pas. Le gendarme de Saint-Tropez a dégainé avant Obiwan Kenobi (bien fait) et les dents de la mer n’ont pas attendu Sami Nacéri pour sombrer dans le grotesque. Bref c’est pas gagné pour DD2 (tu permets que je t’appelle Dédé ?). Car son illustre ancêtre est un pur carton d’arcade. Un jeu qui a passionné les foules (pas difficiles en ce temps là) et qui a généré une manne financière non négligeable. Donc on trait un peu plus la poule aux œufs d’or… Et habituellement c’est là que la couille vient vous éclabousser de potage. Sauf que non, pas ici.



Akklaim est de la partie et ça change tout. De mémoire c’est le premier jeu d’Akklaim dont je me souvienne. Je précise à l’attention des plus jeunes qu’Akklaim n’a pas produit que des merdes. Ils en ont édité aussi. Non, blague à part, cette boîte côtoyait à l'époque les grands noms du jeu : Titus, Ocean, Psygnosis, Loriciel…



Donc Akklaim s’en mêle, et le miracle se produit. DD2 se permet même le luxe de surpasser son aîné. Tel un petit frère ambitieux et un rien merdeux sur les bords, il balaye sur son passage son prédécesseur dans le cœur des joueurs de la NES. Il faut dire que ces derniers n’avaient pas été gâté par l’adaptation du premier opus.



Voyons un peu plus en détail l’intérieur de la bête. Mesdames et Messieurs après vous, et attention à la marche.



L’écran de sélection. Il est pur, sobre et minimaliste. Bon, on est sur NES, donc le jeu seul et deux options multi. Deux ? Et oui, « à deux c’est mieux » était déjà un slogan vendeur à l’époque (une vague relation au sexe je crois, mais il conviendrait de vérifier). Alors pourquoi deux ? Ben une option A où les joueurs alliés ne peuvent pas se baffer la gueule, et une option B où tous les coups portent. Culte. Si, si, culte. En clair option A quand vous n’avez que votre sœur/père/mère sous la main pour jouer pour éviter à cette petite pute/ce gros con/ cette vieille chieuse de trop vous pourrir la vie (le jeu étant assez compliqué par ailleurs, n’oublions pas les enculés d’en face), et une option B pour vous la péter à la récré avec votre pote de toujours : « Ouais avec Greg on l’a tordu en option B Supreme Master » en omettant soigneusement de préciser que votre longue amitié de 18 mois a failli s’arrêter net quand cet emmanché a mal calculé son uppercut sous le toit plein de pieux. Ouille.



L’autre option c’est la difficulté. En mode Supreme Master je vous souhaite bon courage. Pour la petite histoire je l’ai fini mais à ma grande honte j’avoue que le jeu avait buggé. C’est ma première expérience de bug sous NES aussi loin que je me souvienne, et cela c’est passé au niveau 6. Je suis mort dans les pieux (décidemment) et hop, le compteur de vies s’est bloqué sur deux sigles illisibles (je ne lis pas le sanscrit). Bref vies illimitées et fin assurée. Je ne l’ai vu qu’une seule fois, le bug ne s’étant jamais reproduit (pas faute d’avoir essayé, les pieux du niveau 6 sont tout émoussés par mes morts répétées. Vous regarderez, je ne mens jamais).



Parlons-en des bugs, alors que j’attaque les graphismes. Ils sont passables. Pas plus pas moins. Ils collent bien à l’action, mais reste un ton en dessous de ce que la NES pouvait sortir à l’époque. Mais l’essentiel n’est pas là. Regardez bien tout en bas de l’écran. Vous voyez cette bande colorée ? Eh oui, ce n’est rien d’autre que le haut de votre écran que les graphistes ont jugé bon d’introduire là pour remplir la résolution imposée. J’imagine à peine les brainstorming chez Akklaim : « Eh les gars ! Quoi bébert ? Putain la résolution demandée c’est quoi ? Ben 480x320 pourquoi ? Oh merde… meeeerde… Ah ouais merde, t’as raison. On fait quoi? Rhô on a qu’a recoller une ligne du décor du dessus aléatoirement en décalé dans l’espace vide. Tu crois? Meuh ouais, les gniards n'y verront que dalle. Allez magne, ma femme m’attend pour aller bouffer chez les Martineau… ». Et je dois pas être loin de la vérité vu le résultat.



Mais après tout on s’en fout, puisque ce qui est essentiel dans un Beat’em all c’est le gameplay. Et là, pas de repas chez les Martineau qui tienne, Bébert et sa bande on fait du beau boulot. Le combattant répond au doigt et à l’œil, et le panel des coups est impressionnant : saut, coup de pied, de poing, de pied sauté, de genou, hurricane kick (bon ça devait pas s’appeler comme ça, mais au moins vous voyez de quoi je parle), uppercut, projection et coups de saton dans la tête après prise par les cheveux. A se demander ce qu’ils auraient pondu avec un pad 6 boutons… Oui, vous avez bien lu, prise par les cheveux. Pas de censure à l’époque, nous étions des jeunes solides, NOUS.



Bref ça réagit vite et bien, et on broie de l’enculé d’en face à longueur de niveau en variant les plaisir suivant l’inspiration du moment… La projection sous un plafond de pieux est un rare délice, le hurricane kick sur un enculé d’en face descendant une échelle au bord d’un précipice aussi. Les boss sont variés et costauds. Vous y retrouverez même Arnold S., acteur récemment engagé suite à un casting pour un rôle politique vaseux, enfin un truc à petit budget quoi. Bon ils l’ont peint en jaune, mais on le reconnaît bien.



La variété se trouve aussi dans le level design. Vous vous battrez en ville, sur les toits, dans un hélico (avec appel d’air quand la porte s’ouvre, radical quand on ne s’y attend pas), dans une base sous-terraine, un palais, etc etc… Bref, un vaste tour d’horizon fort agréable.



La musique est divine. Ni saoûlante ni pompeuse, elle vous trottera en tête un bon bout de temps. C’est vrai que les musiques sont finalement ce qui reste le plus de cette époque bénie. Ah Bontempi mon amour, revient me libérer de la Star Ac’… Du tout bon donc de ce côté-là.



Finalement un jeu très accrocheur sur lequel on revient régulièrement car même si on le finit, c’est systématiquement dans la douleur. Le fait que cet achat ait coïncidé avec celui de mon Nes Advantage à l’époque m’a grandement aidé à faire mes hurricane kick, et donc a apprécier ce jeu à sa juste valeur. Ne passez pas à côté, en son temps ce fut un véritable carton commercial. A juste titre.

Le point de vue de César Ramos :
C'est un grand classique, à petit prix.