Nos burnes ne comptent pas pour des prunes.
Captain Skyhawk
MB // Rare - 1989
Say Captain, Say Wot ! par Benjamin

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Si je vous dis Rare, vous pensez immédiatement à Donkey Kong Country, Killer Instinct et Goldeneye 007. Pourtant, c’est bien avant que ce studio anglais participera à la gloire des consoles Nintendo en développant un grand nombre de hits pour la NES et la Game Boy. Battletoads, Slalom, Snake Rattle’n Roll, R.C. Pro-Am... c’était eux ! On a affaire à une vraie usine à hits développés pour divers éditeurs avant de tomber dans le giron de Nintendo puis de Microsoft.



En 1989, MB alias The Milton Bradley Compagny qui fait le bonheur des enfants avec des jeux de Société tel que le Puissance 4 (bien !) ou l’Attrape Souris (pas bien !) publiera Captain Skyhawk. MB est déjà célèbre dans le milieu des jeux vidéo pour avoir distribué la Vectrex et son échec cuisant... Mais pour cette fois, ils ne sont pas plantés car Captain Skyhawk fait partie des petites perles de la NES et de ces jeux bourrés d’idées qui marqueront une génération de joueurs.



Vous incarnez le capitaine faucon des airs, un nom certes bien ridicule mais qui en jette à mort. Et puis un faucon des airs, c’est quand même plus logique qu’un renard de l’espace non ? Mais je m’égare je crois. Pas tant que cela en fait car la comparaison avec Starfox est amplement justifiée. Les deux jeux sont des shoot en 3D dans lesquels on doit détruire des méchants. Si Starfox est en full 3D polygonée flat shading (ça vous la coupe non ?), Captain Skyhawk nous propose une 3D isométrique vu de haut de très belle facture où les zones d’ombre sont mêmes prises en compte. Le choix d’une vue de haut pour une 3d isométrique peut paraître étrange mais cela s’avère bien plus jouable que des jeux comme Zaxxon ou Viewpoint.



Comme dans Zaxxon, vous pouvez incliner votre vaisseau pour descendre ou monter en altitude. Là encore, on remarque le souci du détail : quand vous tirez avec le vaisseau (qui ressemble à un F-22) incliné vers le sol, les tirs n’iront pas tout droit et rebondiront sur le sol. Mais il est quand même préférable de rester le plus haut possible. Vous aurez ainsi nettement plus de chance d’éviter les reliefs du décor. En effet, durant la première phase de chaque mission, vous évoluez dans une série de canyon avec montagnes, volcans et passages très étroits. En plus d’éviter les tirs ennemis, il faudra constamment faire attention à ne pas se payer le décor sous peine d’explosion immédiate. On tire normalement avec le bouton A et B sert à utiliser les armes secondaires.



Chacune des 8 missions se déroule en 3 phases. Tout commence par le passage décrit ci dessus dans lequel vous devez soit détruire une base, soit ravitailler des points précis soit sauver un scientifique. Ensuite on enchaîne sur une phase qui fait nettement penser à du sous-After Burner : cette fois, votre vaisseau est vu de derrière et vous détruisez tous les appareils qui passent en évitant leurs missiles. C’est quasiment une phase de bonus stage vu sa facilité et son coté défouloir. Enfin au cours des 7 premières missions, il faudra vous arrimer à une station spatiale ce qui consiste à bien vous placer dans l’axe et à appuyer sur B au bon moment. C’est l’explosion en cas d’échec. Assez crispante au départ, cette phase se révèle finalement très simple une fois qu’on a choppé le timing mais c’est vrai que les premiers arrimages font penser à une navette russe conduite par un pilote bourré cherchant à rentrer dans Mir.



Les niveaux dans les canyons sont quasiment tous les mêmes au niveau de leur conception. Seuls les ennemis, la couleur du décor, et quelques éléments changent. Si vous connaissez la map de l’un d’entre eux par coeur, vous les connaissez tous. Le facteur qui les différencie vraiment est la vitesse de chacun d’eux. La majorité des niveaux sont ultra rapides mais certains niveaux (les bleus) se déroulent vraiment à un train d’enfer. Pour compliquer le jeu, si les premiers ennemis se détruisent en un coup, les suivant sont solides et les montagnes laissent place à des volcans dont vous devrez éviter les roches éjectées. Sans être un manic shooter, le jeu est vraiment intense dans ces phases et vous n’aurez pas une seconde pour souffler sauf lors de la destruction de base.



Heureusement, pour vous aider, il y a deux choses importantes : les indications en bas de l’écran et vos armes. Commençons par analyser la barre grisâtre qui fait office de cockpit. Le curseur rouge tout à gauche marqué « ALT » indique votre altitude. Le curseur rouge qui suit marqué « POW » ainsi que le nombre à quatre chiffres indique votre vitesse. En dessous, il y a votre nombre de vies. Juste après, un petit écran vous donne des indications sur ce que vous devez faire. Juste à coté, il y a votre score et le nombre restant de vos trois armes secondaires ainsi que de vos thunes. Enfin, le dernier curseur rouge indique votre jauge de carburant. Je vous rassure, on ne vous fera jamais le coup de la panne.



Comme tous les rétrogamers sont beaux, riches, intelligents et sévèrement burnés (et franchement vantards), je sais que vous avez compris où je veux en venir avec mon histoire d’armes secondaires et de thunes : on peut upgrader son vaisseau entre chaque mission grâce aux thunes gagnées ! Vous pouvez augmenter cinq fois la puissance de feu de votre arme principale et acheter trois types d’armes secondaires : les missiles air-air Phoenix Aim54 (4 maximum) qui servent durant les phases de combats aériens, les missiles air-sol Maverick AGM (4 maximum) qui ciblent automatiquement de multiples ennemis et les bombes Hawk (12 maximum) qui se présentent sous la forme de trois grosses boules de feu dévastatrices.



Le jeu est assez dur mais le challenge n’est pas de finir le jeu mais plutôt de faire exploser le score. En effet, vous disposez de 5 vies par continue et si vous les perdez toutes, vous pouvez recommencer indéfiniment le niveau depuis son départ… mais votre score est remis à zéro. Du coup, on cherchera à s’entraîner le plus possible pour finir le jeu sans perdre de continue (bon courage ^^). De toute façon, un shoot trop facile est un shoot ennuyeux. Evidemment, on fait nettement plus la gueule sur la version arcade (sur les bornes Playchoice) quand on doit aligner les pièces.



Les graphismes sont plus que potables et l’animation de votre F-22 carrément excellente surtout quand vous faites des tonneaux en maintenant SELECT. Les écrans de présentation des missions ou intermédiaires sont très classes et le mini cockpit est vraiment bien rendu. Par contre, la partie sonore a été totalement ratée. Les bruitages frisent le ridicule et la musique est absente la plupart du temps. De toute façon, on n’a qu’une envie quand on l’entend : la couper ! De plus, on met un peu de temps à s’habituer aux collisions avec le décor qui ne sont pas très clairs au premier abord mais ce sont vraiment les seules ombres au tableau dans cet excellent shoot !
Le point de vue de César Ramos :
Très commun, très peu cher.