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Over Horizon
Hot B - 1991
Il va droit au coeur de l'action (pardon) par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Si vous me suivez depuis longtemps, vous savez que je n'aime pas particulièrement les shoots. Oui, c'est idiot mais quand on voit le nombre de critiques de shoot sur ce site, on pourrait en douter. Mais en bon cavalier de l'extrême, je chevauche même mes hantises les plus intimes. C'est-à-dire votre mère. Mais je plaisante, ne partez pas, grand nigaud… Nous avons ici affaire à une exception, et pas des moindres. Over Horizon a été à peine distribué au Japon, et pas aux USA. Déjà, ça c’est étonnant. Mais plus, il a cependant été distribué chez nous. Et là on crie au génie ! « AU GENIE » Ca y est ça va mieux. Oui, c’est le seul cas que je connaisse de jeu distribué en Europe et pas aux Etats-Unis d’Amérique du Nord. Et exceptionnellement, nous n’allons pas nous en plaindre.



Parce que je suis un fou capable d’avaler un fromage entier sans pain en moins d’une minute trente (oui, même du fromage corse, puisque je vous le dis) je ne perdrais pas mon temps. Non, le votre m’intéresse moins. Je dirais donc tout de go : ce jeu est à mes yeux le meilleur shoot de la NES. Rien de moins. Donc qu’on y ai eu droit, c’est merveilleux ! Autopsie du phénomène.



Over the Horizon comme son nom ne l’indique pas est un jeu de bowling. On y joue Turlupin, personnage de la comedia dell’arte qui avait le don de passer ses tirades en questionnant tout et n’importe quoi, qui a donné l’expression « se turlupiner » (qui comme les esprits pervers ne manqueront pas de le penser, ne vient pas de « se tordre la pine). On y incarne donc Turlupin, qui va combattre le grand méchant Arlequin au cours d’une joute épique de quilles. Mais je divague. Vague.



On y incarnera donc un petit vaisseau sans nom qui va sauver le monde libre, contre un méchant surement mauvais à bouffer de la paille. Ou des céleris rémoulades. Berk. On lance le jeu, et on admire. Déjà, c’est beau. Notre petit vaisseau est coloré, et on prend un malin plaisir à le voir gigoter. Il se déplace bien ? Oui, affirmatif. Et mieux, Dieu m’a entendu.



N’avez-vous jamais fait un pari avec Dieu étant gamin ? Où maintenant, pourquoi pas, mais ce serait idiot, vous êtes un peu plus vieux maintenant… Et bien moi si. Tous les soirs je priais pour qu’une fois, une fois seigneur, il y ai un jeu bien sans avoir besoin de l’option du mal. Mais si vous voyez l’option du mal ? LE SPEED UP !



Le speed up est le drame du shoot. Vous avancez, la quenouille à l’air, en faisant l’hélicoptère, peinard. Vous êtes blindés à la race d’armes en tout genre, du style quand vous éternuez un pays est rayé de la carte sans préambule. Et l’erreur de débutant, vous éternuez, et vous vous appuyez bêtement sur le manche à balai de votre zinc qui va s’écraser tel un blob sur votre pare brise stellaire sur un rocher non loin. Et là c’est le drame.



Le drame car vous réapparaissez, évidemment, mais il faut voir comment. Votre foudre de guerre n’est plus qu’un fauteuil roulant non révisé, une grand-mère arthritique méritant un changement de pile de pace maker. Un golem poussiéreux avançant dans les couloirs du jeu pour tenter de sauver lui aussi le monde, le con… Et ça c’est très pénible.



Mais pas dans Over Horizon ! Dieu m’a entendu ! Ici pas de speed up. Ouliez. Queue de chique. Rien. Que dalle. Uniquement des options d’armes, ce qui est follement excitant finalement, juste le nécessaire. On pourra chopper une option qui vous accompagnera partout, voire deux, et différents tirs. Mais pas de speed up. Miracle !



L’autre miracle de ce jeu ce sont les graphismes. A pleurer. La NES donne tout ce qu’elle a, et le water cooling est de sortie. C’est une expression, j’en vois déjà avec leur carafe d’eau en train de saupoudrer mollement le pauvre CPU innocent… Quelle misère. C’est donc à pleurer. Les décors sont riches, les ennemis sont en très grand nombre, ce qui est assez rare finalement sur NES, et on évite le drame du simple changement de palette entre les niveaux. Vraiment agréable.



Ajoutez à cela des musiques de feu, et vous avez déjà un bon gros sourire aux lèvres. Oui, je sais, je déteste les critiques drôles, mais j’ai le droit de rêver. Petit déjà je rêvais de faire du théâtre, mais une tare physique m’en a empêché, alors depuis je fais des critiques de jeux d’un autre âge pour être reconnu, et c’est bien malheureux, à ça, merde.



Bon, on ne va pas y passer le réveillon, techniquement c’est au top. Mais il y a encore plus. Ce jeu fourmille d’innovations. Bon, on évitera de revenir sur les classiques slaloms entre les pierres dans les cavernes, je veux dire bon, c’est le B-A BA… Mais le jeu va beaucoup plus loin.



Imaginez une caverne avec de gros blocs de glace. Quand vous tirez dessus, le bloc se décale un brin, puis revient à sa position. Il vous faut donc tirer sur un bloc, s’insérer dans l’espace qu’il libère, et trouver un autre espace pour recommencer sur un autre bloc, et ce plusieurs fois de suite. Exceptionnel.



Mais ce n’est pas tout ! Oui, je sais, on a l’impression d’être au concours Lépine avec le vendeur qui vante sa pince-qui-fait-tout… Le jeu introduit le concept de vraie cascade. Dans de très nombreux jeux, la cascade est là pour faire jolie. C’est vrai c’est beau de l’eau qui tombe ? Et bien là elle tombe et vous dévie. Grosse suée en perspective quand vous pensez que tout va bien, que cette salve va vous passez bien en dessous, mais que non en fait l’eau vous fait dévier irrémédiablement… Et ce jusqu’au drame.



Et c’est ça tout du long. Alors c’est vrai que vous allez prendre super cher. Oui, moi ça va, mais nous ne sommes pas du même sang, je vous rappelle que je joue à une main, ah ah… La difficulté est bien là car bêtement nous ne sommes pas habitués à ces innovations. Mais on prend son pied comme rarement dans un jeu NES. Les niveaux s’enchainent comme un mix de compagnie cweole, et les boss ne sont que les cerises sur le tableau. Enfin je crois.



Au final on a une perle. Un shoot d’une classe folle, beau, grand, fort, qui sent bon le sable chaud et les hormones, le tout bourré de bonnes idées. Pourquoi s’en priver ?
Le point de vue de César Ramos :
Extrêmement rare chez nous. Et c'est bien dommage.