Best gadget ever avec les pois sauteurs du mexique.
Tecmo Cup Football Game
Tecmo - 1992
Simulation de plagiat par Hebus San

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Hebus San et les jeux de foot sur NES, scène 5 prise 1. Clac !



Je ne pensais pas revenir sur le sujet une fois de plus, mais les faits sont là. J’ai déniché LA perle des jeux de foot sur NES. Bien au delà d’un Nintendo World Cup ou d’un Soccer League Winner’s Cup, Tecmo Cup Football Game, que j’abrègerai en TCFG pour éviter une luxation simultanée de mes 10 doigts, est un de ces softs passés totalement inaperçu en France lors de sa sortie. Et pourtant, et pourtant…



Nous sommes en 1992. La SNES est sortie, et son règne commence. La NES est désormais relayées à l’état de console ringarde pour enfants de pauvres ne pouvant s’offrir la reine. Oui ma famille jouit d’une fortune colossale, et oui je pue la suffisance. Et comme les gens suffisants dans leur ensemble, je me suis vautré comme une toute petite merde minable en reléguant la NES au rang de souvenir honteux. De très bons jeux continuent à sortir, et dans l’indifférence générale TCFG vient parachever la carrière footballistique, au demeurant exceptionnelle pour l’époque, de la vieille dame de big N.



Avant de vous expliquer en détail les raisons de mon embrasement subit pour ce titre, laissez moi donc vous narrer avec délice les circonstances de notre rencontre.



Septembre 2004, un jour comme un autre au boulot. Un œil sur le cul de la préparatrice, un autre sur ebay. Et paf, que vois-je dans les titres NES disponibles ? TCFG ? Mais qu’est ce que c’est que ce truc là. Imaginez mon étonnement face à cet ovni vidéoludique, puisque le grand Taz lui même, l’encyclopédie vivante de la NES, n’a pas consigné ce jeu dans sa base de données, et qu’il m’a affirmé qu’il n’existait pas d’autre jeu de foot que ceux que j’avais déjà testé. Une rapide enchère plus tard, je prend conseil auprès de Tam, le Grand Larousse de la NES. Bigre ! Sacrebleu ! Lui non plus ne connaît pas ! Ah mais quelle énorme pépite ai-je découvert là ? Ce sentiment d’excitation intense est vite contrebalancé par une sourde appréhension qui insidieusement me susurre que ce pourrait bien être une énorme pépite de merde sans un gramme d’or dedans… Si personne ne le connaît, s’agit-il réellement d’un jeu français ? Et bien oui, mille quenouille ! Joie ! Noël ! Champagne, rillettes et confiture d’oignon, c’est l’heure de rechausser les crampons !!



A [s]l’éjaculation[/s] la décharge de Taz, je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’un jeu de foot. Enfin si, mais loin des us et coutumes qui régissent habituellement le genre.



Le meilleur moyen de commencer est de vous narrer la finale qui m’a opposé à l’équipe du Brésil.



Le temps est clair : chaleur acceptable et vent nul. La pelouse est dans un état irréprochable. Le match s’annonce donc sous les meilleurs augures entre ces deux grandes formations.



Les joueurs pénètrent sur la pelouse, et le coup d’envoi est donné. Les Tops engagent par l’intermédiaire de leur joueur phare, Robin.



Robin pour Marko, qui repasse à Robin, lequel s’enfonce dans le camp brésilien. Mais le marquage se resserre, et Nelson et Jose lui font à présent face. Robin temporise et d’une passe lumineuse adresse le ballon à Cecil qui lui remet dans la course !! C’est le fameux « Field Slalom Pass » des deux frères les plus doués de l’histoire du football !! Magnifique ! Robin poursuit sa course pénètre dans la surface de réparation et, ooooooh, quelle passe en retrait pour Damon, certainement le meilleur attaquant au monde !! Damon est lancé, et son « Forcing Drible » envoie le défenseur brésilien dans les airs !! Quelle puissance ! Mon Dieu ! Oui cette préparation c’est…. l’arme ultime de Damon : Le BLAST SHOT !! La balle semble se multiplier et les brins d’herbes volent sur sa trajectoire. Mais Arthur le gardien brésilien est un joueur exceptionnel, il boxe ce ballon hors de sa cage…. ET C’EST PAOLO QUI RECUPERE !! Les tops sont toujours en possession du ballon ! Passe à destination de Robin qui REPREND DE VOLLEE !! Un somptueux Double Shot ! Mais Arthur pourtant à terre parvient à se relever ! Il plonge…. Et c’est insuffisant !! BU… NOOOON !! LE POTEAUX SAUVE LE BRESIL ! Mais le ballon est toujours en jeu, haut dans les cieux. Damon bondit à la lutte avec Pedro, et tente un retourné acrobatique ! C’est réussi ! Le ballon file à toute vitesse vers Arthur, et c’est le BUUUUUUUT ! Quelle action époustouflante des TOPS qui mènent par 1 à 0. Le Brésil engage, Nelson, pour Jose, qui passe à Pedro, Pedro pour le n°11, qui remet derrière pour Nelson. Nelson lance en profondeur Ayrton, le meilleur joueur de la planète pour beaucoup ! Ayrton est à 40 mètres des buts, et il arme son terrible « Sonic Shot » ! Le ballon se déforme d’une manière incroyable et semble défier la lumière tant il va vite ! Simon s’interpose mais il est projeté au loin par la force la balle qui poursuit sa course ! Roger se place également sur la trajectoire, et subit le même sort que Simon. Il ne reste plus que Lucas, le meilleur gardien de tous les temps, mais qui joue là son premier match avec les TOPS puisque sa blessure vient juste de guérir. Il s’élance et parvient à dévier ce ballon !! C’est somptueux ! Et l’arbitre siffle la fin du match ! Les TOPS sont champions du monde Juniors !!



Voilà. C’est énorme. Et je n’invente rien… enfin pas grand chose. Je vous ai évité une mi-temps pour faire plus court, mais l’intensité est la même durant tout le match. Un véritable bonheur.



Comment une NES peut-elle gérer ceci ? Tout simplement en s’affranchissant des règles immuables des jeux de foot.



Vous commencez le jeu dans la peau de Robin. Je vous passe le scénario affligeant. Ou plutôt non, puisqu’en fait, et c’est là la raison de mon titre pour ceux qui se posaient la question (je vous remercie), il s’agit d’un copier/coller absolu du scénario de Captain Tsubasa (Olive et Tom pour les français de base, Oliver y Benji pour les catalans intégristes). Vous incarnez un jeune joueur, Robin/Olivier Atton/Ozhora Tsubasa, qui rêve de devenir le meilleur joueur du monde. Vous jouez dans une équipe de tocards, les Razors/La New Team, mais dont les joueurs ont une rage de vaincre énorme. Petite parenthèse et comble du SUBLIME, votre attaquant de pointe se nomme Kévin ! Ca ne s’invente pas. Ce jeu est fait pour Nes Pas !



Vous allez affronter successivement les équipes de votre championnat avec chacune une ou plusieurs stars, attaquants ou défenseurs, avec l’étrange duo des frères Ponti, Marko et Paolo, qui réalise des acrobaties incroyables pour marquer, ce qui n’est pas sans rappeler le Skylab des frères Derrick/Tachibana dans le manga. Poursuivons. L’ultime match vous oppose aux Seals dont l’attaquant vedette est un monstre de puissance qui éclate ses adversaires direct tant il est costaud… Damon/Mark Landers/Kojiro Hyoga devient donc votre adversaire principal. Et comme dans la série, il fait équipe avec un gardien écoeurant (Eddie/Ed Warner (ooooh, c’est presque pareil !)/Ken Wakashimazu) qui dans le jeu effectue des « Wolfish Jumps » non sans avoir hurlé à la lune au préalable. Culte je vous dis ! Je ne sais pas vraiment ce qu’il se passe quand on bat les Seals puisque je n’ai pas réussi. Mais j’ai fait match nul. Et bizarrement c’est le seul match qui ne finit pas aux penaltys… Deux prolongations et basta. Donc match nul. Et la scène de fin qui s’en suit est mémorable. Pour ceux qui ont lu le manga c’est pareil : les deux capitaines brandissent le drapeau ensemble, ils font un tour d’honneur, etc etc etc… et là, alors que je pensais sincèrement avoir fini le jeu (tant il est compliqué d’arriver jusque là), un mystérieux entraîneur arrive et vous annonce que vous êtes sélectionné pour joueur avec l’élite de votre championnat (pas du japon, vous n’avez pas de pays. Puni !) dans un tournoi mondial. Oui, comme dans World Youth. Vous allez donc être à la tête d’une équipe de rêve constituée de toutes les stars que vous avez affronté dans le championnat. Le premier match vous oppose d’ailleurs aux Seals (débarrassés de leurs stars). Score sans appel de 11-0. Dieu que c’est jouissif de jouer Damon !



Et puis direction le tournoi mondial avec divers pays étonnants, dont les Emirats Arabes Unis qui constitueront l’équipe la plus forte de votre groupe de qualification. Puis quart, demi et finale avec l’inévitable Brésil au bout. Autre point qui vient de la série, votre grand copain Lucas/Thomas Price/Genzô Wakabayashi qui est blessé et qui ne jouera que la finale (niqué Eddie !). Et votre frère Cecil qui vous rejoint en équipe nationale pour un duo magique ressemblant à s’y méprendre au duo Atton/Becker (Tsubasa/Misaki).



Vous l’avez donc compris, ce jeu n’est rien d’autre qu’un adaptation absolument fidèle au manga de Yoichi Takahashi. Problème d’accord pour la licence ? Pas assez d’argent ? Nous ne le saurons probablement jamais, et on s’en fout. Le jeu existe, est c’est un petit bijou de gameplay.



Les matches se déroulent comme un dessin animé. Vous voyez les animations de vos joueurs en gros plan selon les actions que vous leur faites faire. En fait, vous déplacez uniquement le joueur qui a le ballon via un mini-terrain en bas de l’écran de jeu. Un bouton pour lui indiquer une action, un pour valider. Point barre. Si un adversaire se pointe, vous ne pouvez plus bouger et devez faire une action. Au choix passe, tir ou dribble. Enfin ceci n’est valable que pour les péquins de base. Les stars auront d’autre tours dans leurs sacs (une-deux, tirs d’extraterrestres…). Ca a l’air barbant à jouer comme ça, mais je vous assure qu’on retombe en enfance direct ! On se croirait réellement devant un épisode d’Olive et Tom, et le fait que les actions ne soient absolument pas crédibles ne gêne en rien. On s’éclate et on en redemande. Et lorsque vous aurez l’équipe des Tops, vous en tacherez votre caleçon tellement c’est bon !



La musique quand a elle est vraiment sympathique. Elle accompagne matches et menus, et se fond bien à l’ensemble.



En ce qui concerne les menus justement, vous aurez la possibilité de changer vos joueurs mais uniquement avec les Tops. Les Razors n’ont pas les moyens d’avoir un banc…



Vous pourrez également écouter des conseils aussi utiles qu’un panneau « dangereux de plonger» devant les chutes du Niagara, et allez voir la niaise de base qui se pâme d’amour pour vous (oui, comme Patty, ohhhhh…) pour qu’elle vous file le code.



En puisque je parle du code, je voudrai publiquement citer celui ci comme un exemple d’inviolabilité absolue. Un série de 32 lettres et symboles écrit dans une police abominable qui induit vicieusement en erreur quand il s’agit de distinguer les majuscules des minuscules. Oui, il y a les deux… A noter c’est une horreur, et réécrire un supplice. Je vous garanti que les mecs qui ont élaboré ce truc là ont dû être embauchés par la NSA depuis. Atroce.



Cerise sur le gâteau qui confère à l’ensemble un caractère de véritable objet de culte oldies : les noms des joueurs. Outre le bon Kevin qui vous aidera à gagner de nombreux match (comme quoi…), les équipes nationales qui vous affronteront seront constituées de stars reprenant le florilège des prénoms ridicules de chaque pays. Un peu comme si l’équipe de France comptait des Roger, Bernard, Raymond et Lucien à la pelle (moi du moment qu’ils battent les Iles Feroë sans difficulté…). Au tableau d’honneur je citerai donc Kevin, Robin et Cecil, Jozef le russe, et surtout l’incroyable Ayrton Piquet pour le Brésil. Putain celle là il fallait la faire… et les gars de la traduction ne s’en sont pas privé. Je me demande si ce n’est pas le même équipe qui était chargée du doublage de Ken le survivant (avec ses Hokuto à viande et ses Nanto de vison…). Parfaitement ridicule…, donc culte et incontournable ! D’autant plus que pour un jeu totalement surréaliste, l’osmose est féerique.



Vous l’aurez compris, j’ai trouvé mon Saint Graal en TCFG. Totalement inconnu, ce jeu n’en mérite pas moins les ovations du public tant il est prenant. Un véritable DA interactif en quelque sorte. Le trouver sera peut être un réel challenge, mais le jeu en vaut la chandelle croyez moi. La preuve ? J’ai pris 102 captures d’écrans pour ce test. Et oui, Taz aura sans doute autant souffert pour les trier que moi j’ai joui pour les prendre…

Le point de vue de César Ramos :
Oui, Hebus a peut-être trouvé le seul exemplaire européen de ce jeu. Courage et patience...