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Dragon's Lair
Elite - 1990
Déambulation, l'air de rien... par Piou

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Toi le jeune, ou toi le vieux, ou particulièrement toi là, oui toi, avec le regard vide et glauque de celui qui se touche un peu trop, tu penses que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue ? Que tu as atteint le degré maximal de la non-existence ? Que le suicide t’apporterait, enfin, un peu d’activité dans ta morne vie sans intérêt ? Hé bien je t’arrête tout de suite, ta vie n’est pas si déplorable que ça. Tu pourrais, par exemple, faire partie de gens qui aiment manger du gravier dans du vomi tous les matins, ou encore regarder des films de Luc Besson (et aimer ça en plus), voire même (dans les cas les plus extrêmes), aimer la prose de certains chroniqueurs vidéo ludiques dont le nom est synonyme de rire (et il faudrait être con, ou Mad, ou les deux pour ça). Mais le pire, c’est que tu pourrais faire partie de ces gens qui aiment jouer à Dragon’s Lair, le jeu qui fait hurler les bébés et viole les grands- mères.



Vous pouvez commencer à flipper votre race.


Pourtant, à première vue, on se dit « Waw, c’est quand même beau ». Bon, foncièrement, nous sommes sur un site où l'on arrive à trouver un amas de pixels vieux de plusieurs décennies aguichant, c’est dire à quel point nous sommes de mauvaise foi, mais bordel, pour de la Nes, y’a pas à dire, ça déchire. C’est fluide, les ennemis ne sont pas trop vilains (enfin à quelques exceptions près), les décors sont presque de bon goût, ainsi que les couleurs (nous sommes sur Nes, la console ou les murs sont violets à pois vert, ne l’oublions pas) et les animations de notre héros sont assez bien découpées, c’est simple, on dirait presque une étude photographique du déplacement humain (je m’emporte peut être un peu).



Vous avancez sereinement quand soudain… …Ah ben voilà, vous êtes mort


Mais pour tenter une approche métaphorique foireuse, DL (pour faire court), c’est un peu comme Pedro, habitant nocturne d’un fameux bois parisien, qui malgré son fort appareil pulmonaire n’a pas pensé (ou voulu) faire disparaître ce disgracieux héritage masculin, et vous encule sans crier gare (ça vous apprendra à fréquenter des lieux peu recommandables). Ici, c’est la même chose. Et passée la surprise des énormes sprites super bien animés, c’est un viol sans retenue, et les interjections les plus scabreuses commencent à prendre forme dans votre cerveau affaibli.



Typiquement le genre de passage qui vous donnera envie de mourir. D’ailleurs, vous êtes mort.


Un viol donc, oui, car rarement dans la courte histoire du jeu vidéo, la difficulté n’aura atteint de telles sphères de sadisme. Selon une légende urbaine, seul un ancien Khmer Rouge et vétéran de la guerre du Vietnam, après 15 longues années d’entraînement, parvint au fatidique boss de fin. Mais serait mort d’une foudroyante crise cardiaque. L’émotion, sans doute.



Le premier boss, une broutille comparée à ce qui vous attend. Très certainement l’un des passages le plus vache du jeu, gare à ne pas vous tromper d’étage


Mais si l’homme de la rue croit à cette légende, l’homme avisé (et donc oldies) n’y croit pas une seconde, et fait fi de tout ceci pour se plonger dans cette ode au Lexomil. Et après notre 5eme dose de morphine et notre 10eme tentative de suicide, on se laisse prendre au jeu, malgré l’apparente médiocrité du soft. Pourtant, la difficulté n’est pas le seul point rendant ce jeu atypique, il y a un truc. Mais quel truc ?



Ici vous pouvez remarquer qu’en seulement deux niveaux, j’ai déjà perdu 4 vies.


La musique ? Oui, c’est vrai, il y en a, répétitive et victime du syndrome dit du « Jeu Nes dont j’ai ni la place pour, ni le courage, ni l’envie de composer plusieurs thèmes ». Donc on finit par couper le son, puisque côté bruitages, c’est pas non plus la panacée (avec ses *Fuish* et autres *Scrounch* de rigueur). Pour contrebalancer, on se décide à mettre « le meilleur du Zen par Jean Michel Jarre», histoire d’apaiser l’atmosphère (à noter la possibilité de le faire sur le menu du jeu, c’est dire que même les concepteurs étaient conscients de cela, les vaches).



Un conseil, n’essayez pas de sauter.


Le gameplay alors ? C’est vrai, il y en a un (le contraire serait malheureux), c’est un peu la pierre angulaire de tout bon jeu vidéo (sauf Pit Fighter, mais c’est une autre histoire). Le problème majeur étant qu’il reste dans le style général du jeu : il donne envie d’étriper des jeunes phoques, puis de manger leurs cadavres encore fumants, pour finir par les vio... Enfin vous me comprenez. Mais ce n’est pas la faute à une mauvaise maniabilité ou autre défaut inhérent à tout mauvais jeu.



Surprise, les plombs du château viennent de péter.


Tout se résume au strict minimum, un bouton pour sauter, un bouton pour lancer de petits couteaux (qui pourront plus tard se transformer en hache, voire en boule de feu, ce qui reste sacrément utile, en fait), select pour enclencher la pause et start pour la quitter (il n’y a aucune logique à ça, j’en conviens), droite pour … aller à droite, gauche pour … aller à gauche, bas pour se baisser (à noter que quand vous vous baissez, votre personnage prend alors la moitié de l’écran, attention donc), et haut qui ne sert strictement à rien. Et pourtant… Pourtant, quand il s’agit de faire sauter ce sale con de sur une plateforme de 2 pixels, la tâche s’avère être vachement plus ardue.



Notez que cet écran aurait aussi pu servir d’écran d’introduction.


Et donc, là, vous vous demandez, à quoi bon faire un test sur un jeu foncièrement navrant, avec un gameplay vieux comme l’honorable métier que pratiquent certaines femmes tard le soir (je sais, deux allusions aux putes en l’espace de 20 lignes ça fait beaucoup, mais que voulez vous) et une musique à donner envie d’envoyer ce jeu faire un petit tour dans les limbes de l’enfer? Sachez tout d’abord que c’est moi qui écris, donc par ce fait, je me permets de vous répondre « je fais ce que je veux », et dans un second temps, sachez que ce jeu est l’un des instigateurs des jeux à ego, plus communément appelés « Rythm’n Game ».



Mais comment un jeu portant l’étiquette « jeu de plateforme » peut il se transformer en « Rythm’n Game » ? Mais c’est que vous commencez à me courir avec vos questions, je vous rappelle que si vous lisez ces lignes, c’est que vous aimez les films de Luc Besson, donc un peu de retenue je vous prie. Donc pour répondre à cette question, je vous dirais simplement , tout simplement que ce jeu a décidé d’aller au delà du simple « Die and Retry », concept bien connu et représenté par les Another World et autres Rick Dangerous, puisque à la rigueur, ce jeu pourrait s’apparenter à un « Die and retry and … retry … and … retry … and … OW FUCK GO TO HELL ». A la seule différence près, c’est que ce syndrome est très largement évitable, je m’explique. Chaque niveau, composé de tableaux, peut se traverser en une minute montre en main, en laissant la croix sur la droite constamment (comme Sonic si vous voulez), pour cela il suffit juste de respecter un timing parfait.



Vous pourriez penser que ça va passer… …Mais en fait non, vous êtes mort


Vous ne comprenez toujours pas ? Oui remarque, à quoi je pouvais m’attendre venant de la part de personnes mangeant du vomi. Nous allons donc marcher par comparaison, remplacez les ennemis par des petites barres de différentes couleurs, votre personnage par la barre centrale sur laquelle les petites barres de différentes couleurs doivent être actionnées en rythme, et la musique…Remplacez la par ce que vous voulez, et vous obtiendrez ainsi un parfait jeu de rythme.



Ouais ! Plus que ça à passer et j’ai fini ce niveau ! …Vous aussi vous trouvez ça lassant ?


Au final ? Bah au final on peut prendre un pied énorme sur ce jeu. D’autant que c’est le genre de jeu parfait pour se lancer des défis à la con (l’ultime étant de le finir), et l’un des plus beaux représentants du « die, cry, retry, suffer, kill yourself », un jeu de pur et dur. Quoi ? Vous me demandez si je l’ai fini ? Mais enfin voyons, soyez raisonnable, c’est tout bonnement impossible, vous feriez mieux d’arrêter de lire des conneries sur Internet et vous mettre à avoir un vrai métier, non mais.
Le point de vue de César Ramos :
Courant, à rien du tout.