Ayrton Sega : le mur est plus fort que toi
Super Mario Bros 3
Nintendo - 1988
With the courtesy of flying koopas. par POYO

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF

Ah ça, je ne vous cache pas que j'appréhende de critiquer ce jeu. Déjà parce que je suis fatigué, et surtout parce que quand on a l'âge de se faire appeler gamin par la moitié du personnel de [NES Pas?], qu'on est préposé au café et qu'on sert de cible pour boulettes de papier mâché, on a moyennement envie de s'attaquer aux légendes légendaires du jeu vidéo. Et quel jeu, mes amis...


Si vous avez lu le titre (ce dont je ne doute pas), vous savez donc que c'est moi, POYO, sain de corps (encore que) et d'esprit (encore que), qui vais m'atteler à disserter sur ce mythe qu'est SMB3. Exercice périlleux s'il en est, mais le poilu va s'y attaquer avec la verve qui caractérise l'aigri : c'était quand même vachement mieux avant.



Alors, SMB3, qu'est-ce que c'est ? Pour ceux qui étaient en congélation carbonique il y a 20 ans, c'est la suite de SMB2, qui est elle-même la suite de SMB. Et quand on dit SMB2, on ne parle pas de Doki Doki Panic (Cf le dossier sur le présent site).
Et grossièrement, qu'est-ce que ça apporte ? Alors déjà, tu vas m'ôter ce putain de sourire méprisant de ta gueule de con, et me faire le plaisir d'écouter attentivement ce que je vais dire. Comme disait un grand philosophe : « Ceci est une révolution ».





En quoi ? Simplement dans le fait que je ne suis pas en train de vous vendre une pauvre suite de SMB avec le même gameplay, les mêmes boss, et la même gourdasse à sauver, comme SMB2 - aussi bon soit-il - l'a fait. Non non non. Ici, on sauvera VRAIMENT le royaume champignon. Oui, Bowser - que son nom soit toujours sanctifié – a décidé une fois de plus de pisser sur le feu de camp en capturant la princesse, et en volant les sceptres des différents rois du royaume, les transformant en créatures ridicules par la même occasion. Oui, les rois du royaume, cherchez pas. Sinon, on sauvera quand même la princesse, qui entre deux sévices de la part de Bowser, trouvera le temps de nous envoyer une jolie lettre et un item généralement un peu craqué.
Alors, qu'est-ce qui change, outre la dimension épique de sauver un royaume ? Tellement de choses. Déjà, oubliez la surpuissance de la fleur de feu. Place maintenant à la feuille, qui vous transforme en raton laveur volant. Je ne sais pas où et dans quel état mental se trouvaient les créatifs de chez Nintendo, mais chez moi, les ratons laveur ne volent pas. Toujours est-il que le raton laveur n'est pas le seul ajout. Outre le champignon, la fleur de feu, l'étoile d'invincibilité et le fabuleux raton laveur, vous pourrez vous transformer en frère marteau, en tanooki (raton laveur V2), en grenouille (qui n'a d'utilité que pour les niveaux sous marins, et pas les autres) et je dois en oublier.

Alors Mario est un Arturo Brachetti en puissance, certes, mais que dire du reste ? Eh bien c'est beau.





Oui, c'est beau. La NES crache tout ce qu'elle a pour nous faire vivre les aventures du plombier, et c'est une réussite. Un level design de folie, des mondes bien différents, des musiques entraînantes, un univers chatoyant (c'est pas Kirby, mais pas loin), et surtout, un gameplay de folie.

Gameplay de folie qui tient en ces quelques ficelles.



Numbeur ouane : La P bar. La quoi ? La P bar. Explication : Cette barre se charge avec l'élan que vous prenez. Puis retentit un bidibidibidi du plus bel effet. Bravo, vous venez d'atteindre la vitesse maximale, vous pouvez vous envoler avec les costumes de tanooki et de raton laveur (qui sont, je le répète, sensiblement la même chose).




Numbeur tou : l'utilisation d'objets sur la carte du monde.
Vous pouvez stocker des objets dans votre boîte à malices. Et mine de rien, ça change pas mal de choses.
Mais quel intérêt ? C'est bien simple, vous trouverez des objets qui vous permettront d'interagir avec des éléments de la carte du monde. Un caillou vous bloque le chemin ? Claquez lui un coup de marteau dans sa sale face de caillasse. Un niveau est trop dur pour vous ? Utilisez un nuage pour passer au dessus (et sentez-vous honteux, par la même occasion). Vous ne voulez pas attendre de trouver un champignon dans le niveau que vous vous préparez à franchir ? Utilisez-le sur la carte, et entrez dans le niveau comme une machine à tuer.





Numbeur tri : et si on vous donnait le choix ? Précurseur du système de SMW sur SNES, il existe des itinéraires alternatifs pour aller au boss. Couplé aux deux nouveautés précédentes, vous obtenez un vrai jeu qui casse la linéarité d'un Mario classique. Si vous n'avez pas compris, ça déchire l'hymen de ta cousine. Avec un manche à balai.

Outre ceci, les niveaux en autoscrolling vont vous ravir au plus haut point, et attaquer les boss des différents mondes se révélera épique, car tel un héros de film de guerre vous allez vous farcir une flotte de bateaux volants à vous tout seul pour aller casser du fils koopa.




Fils koopa qui sera d'une facilité déconcertante, seul gros défaut du jeu. Les boss sont en effet plus ou moins copiés-collés tout au long du jeu, et les mini boss sont encore pires. Mais on lui pardonne, tant de travail a été fait à côté qu'ils sont une délivrance dans un monde à la difficulté parfois proche de l'atroce, du moins avec des yeux et des petits doigts potelés d'enfant.
Oui, avec de petites mains d'enfants. Pour un vieux briscard de la NES, ou bien n'importe quel humain ayant un minimum de coordination musculaire, c'est une partie de plaisir, qu'on ne boude pas. Car si le jeu est simple une fois torché une fois, on y revient toujours avec plaisir, pour toujours plus de plaisir à contrôler notre petit plombier traversant des contrées hostiles. Et avec surprise, vous vous entendrez siffloter les thèmes des niveaux, et vous vous surprendrez à finir happé par ce jeu, cette aura, cette légendaire patte SMB.




Alors que doit-on retenir de ce SMB3 ? Oh, tant de choses. Il est beau, il est grand, il est fort il a juste assez de défauts pour être parfait, et surtout et avant tout, il assoit la domination de Mario sur les autres jeux de plate formes. Ne pas y avoir joué est un crime, ne jamais l'avoir fini un délit. Ne jamais en avoir entendu parler ne relève plus de ma compétence, mais de celle des tueurs albanais que [NES Pas?] emploie en intérim pour se débarrasser des gêneurs. Ne mourez pas idiot, jouez-y. Touchez à la légende. Et clamez haut et fort que OUI, vous y avez joué. Je me rends compte que cette critique ne rend pas aussi bien la légende que je l'aurais voulu, mais c'est ma contribution modeste à l'un des jeux de mon enfance, et il le valait bien.




Rendez-moi fier.
Le point de vue de César Ramos :
Heureusement aussi rare qu'un champignon rouge, pour le prix d'un haricot.