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Adventures of Rad Gravity (the)
Interplay - 1990
Rad evil et Rad décent par Cosmic

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
A l’époque, la maison familiale était bien plus petite. Elle comportait moins de pièces habitables ; et ce qui est aujourd’hui une gigantesque cuisine ouverte avec îlot central était un salon/salle à manger d’un autre temps. Une table en bois, des chaises du même style avec les assises en paille tressée, un canapé au motif douteux et des accoudoirs si durs que j’y avais déjà laissé quelques bosses…

Entre les deux fenêtres qui éclairent la pièce trônait une vulgaire TV cathodique de taille moyenne. Sur le meuble TV en verre aux arêtes dorées où elle reposait, se tenait aussi une NES. Celle de mes parents. Celle sur laquelle j’ai fait mes premières armes. Aujourd’hui la mienne. Encore et toujours ma console préférée.



Parcours classique mais avec une nuance subtile : un jeune garçon dans une famille française standard qui découvre les joies des jeux vidéo par l’intermédiaire de ses parents. Mario n’a plus de secret pour moi, les Tortues Ninja sont plus qu’un dessin animé, Duck Hunt est la version pixellisée de la chasse qui se pratique les dimanches d’automne dans cette paisible campagne du Nord de la France du début des années 90. Et cætera. Et cætera. Et cætera.



Je me rappelle très bien de ce moment mais la temporalité reste vague. J’étais encore très jeune. On ne doit pas être si loin de la première fois où j’ai mis la main sur un pad, je dirais cinq ou six ans…
Je me suis endormi comme n’importe quel enfant qui continue de jouir précieusement de la sieste. Pas encore à brailler pour ne plus la faire. Pas encore assez adulte pour vouloir la refaire à tout prix.
Encore somnolant, j’ouvre les yeux, allongé sur le canapé. La première image : le portrait de mariage de mes chers parents, inamovible image gravée à vie dans mon cerveau, ce portrait a depuis trouvé une autre place mais il existe toujours.
Et puis l’instant d’après, une cartouche de NES, posé juste à côté de ma tête. La légende pouvait commencer, je tenais entre mes mains The Adventures of Rad Gravity. J’étais encore à des années lumières de comprendre qu’il s’agissait d’un cadeau doux-amer pour un enfant comme moi…



Le personnage est à l’envers sur la jaquette, ça ne m’a pas dérangé vu que je sortais d’une sieste en position allongée, j’avais l’impression de le voir droit ce héros à la banane chaloupée. En revanche, les écritures à l’envers, ça n’avait aucun sens !
Sois rassuré jeune découvreur de Rad Gravity : une simple rotation à 180% de la jaquette et tout sera lisible. Si cette fois-ci, le personnage tête à l’envers te dérange et te donne la nausée, alors prends tout de suite un médoc, parce qu’une fois la cartouche insérée, le mal de mer se transforme en mal de l’espace…



Rad Gravity, qu’est-ce que c’est concrètement ? Facile. Un jeu de plateforme difficile avec une forte réflexion nécessaire.
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Ahem… Creusons un peu plus le sujet si vous le voulez bien.

Le scénario est accrocheur : dans un futur assez costaud, nous avons réussi à coloniser d’autres planètes et systèmes solaires (prends ça Elon Musk !), tout en mettant en place un moyen de communiquer rapidement d’un monde à l’autre grâce à des « Compuminds ». Mais un vilain scientifique a dérobé tous les Compuminds et les a cachés un peu partout dans l’espace.
Dès le début du jeu, vous en retrouvez un, le dénommé Kakos. Il est votre fidèle compagnon (du moins dans votre vaisseau) afin de partir à la recherche des huit Compuminds manquants se trouvant chacun sur une planète différente.



Chaque monde possède son univers bien à lui, et c’est d’ailleurs l’une des forces de ce jeu. Une planète très végétalisée d’un côté et une remplie d’ordures de l’autre, par exemple. Un code couleur spécifique permet une identification rapide de la planète visité et vous donne des repères simples à retenir pour votre cerveau de joueur.
On voyage facilement au sein de ce système solaire grâce à une petite interface assez mignonne, à bord de votre vaisseau, là où vous avez recueilli Kakos, qui devient finalement un ordinateur de bord interactif très intelligent.
Les animations sont très chouettes, on est loin du Faucon Millenium dans Star Wars, mais mine de rien, ça fait plus que le job pour la NES lorsque l’on voyage à bord de son vaisseau. Les téléporteurs et les petites animations sont réussis et permettent une immersion crédible.



Quelques pistes supplémentaires pour vous donner envie de vous y mettre : vous vous battez au sabre laser au début du jeu avant de devoir vous-même remplir votre inventaire, vous entrez dans un ordinateur pour le réparer, vous faites une course-poursuite face à des pirates de l’espace, un monde à la gravité inversé vous donne le tournis, votre barre de vie augmente au fur et à mesure du jeu (un peu sur le modèle des cœurs dans Zelda) en récupérant certains objets non-identifiés (on dirait des barres de plutonium…), et régulièrement on vous donne un petit code pour reprendre votre progression lorsque vous mourrez.



Parce que oui, Rad Gravity n’est pas pour les puceaux de l’espace. La difficulté est bien présente avec entre autres : des ennemis qui reviennent à l’infini si vous nettoyez une zone, certains sont d’ailleurs invincibles (ou je n’ai toujours pas trouvé la parade…), un aspect « glissant » pour votre personnage qui empêche des mouvements parfaits, la facilité déconcertante à mourir comme une merde si on n’est pas focus ou dans la zone.

Vous saupoudrez le tout de musiques endiablés et vous obtenez un jeu de très bonne facture mais qui n’est pas à mettre entre toutes les mains pour ne pas rapidement devenir cinglé !
Avant de vous y jeter, prenez un bon petit chocolat chaud sous un plaid, regardez une télénovela, parce qu’ensuite vous changez radicalement d’ambiance !



Aaah Rad Gravity… Quel plaisir coupable mais ô combien douloureux… (C’est ce qu’elles disent toutes) Aujourd’hui encore lorsque mes pensées vagabondent au milieu d’un ciel étoilé de soir d’été, je ne peux m’empêcher de penser à Rad Gravity. (Les étoiles, l’espace, t’as compris ou bien ?!) Ce jeu m’aura accompagné à toutes les époques de ma vie, cherchant invariablement à aller plus loin dans les aventures de ce cosmonaute, mais surtout : le comprendre tout simplement. Du simple enfant incapable de parler anglais et donc, ne sachant pas véritablement quoi faire ; l’adolescent s’y sera risqué à nouveau, tout en faisant grandir sa collection personnelle oldies avant de le délaisser pour d’autres occupations de jeune homme (LA BAISE T’AS VU ?!). Puis l’adulte le verra comme une madeleine de Proust. (Pas facile de refaire de la poésie après ça hein…)



Ne restait plus qu’à en rédiger le test, poser quelques paragraphes pour vous raconter cette histoire et clôturer un nouveau chapitre des aventures de Rad Gravity. Avant le prochain, car oui, on finit toujours par y retourner…
Le point de vue de César Ramos :
Un classique de la NES, plutôt commun sous nos latitudes.