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Super Punch Out
Nintendo - 1994
Deux fois plus de bits, deux fois plus de plaisir par Hebus San

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Vous le savez tous depuis longtemps, on ne change pas une équipe qui gagne. Dans le jeu vidéo on peut même ajouter qu’on ne change pas une équipe qui perd non plus. Bref on change rien. Du moment qu’on vend des jeux, on touche à rien ! (il est donc à noter que la notion de « perdre » relative à un mauvais jeu n’est pas corrélée aux ventes dudit jeu… et c’est bien dommage).





Quoi qu’il en soir chez Nintendo on est passé maître ès recyclage avec une virtuosité proche de l’écœurement tant cette capacité est exacerbée chez les parents de Mario. Soyons francs, Nintendo innove sur chaque support, mais Nintendo réchauffe aussi beaucoup. De là à penser que c’est le second concept qui fournit les fonds nécessaires pour couvrir les éventuels échecs du premier il n’y a qu’un pas que chaque joueur un peu cérébré a franchi depuis longtemps. En clair pour révolutionner le jeu, big N va vous pomper votre flouze avec l’ardeur d’un vampire musulman ayant enchaîné 5 ramadans consécutifs. Et quoi de meilleur qu’un bon pompage en terrain connu ? Il est vrai que le joueur moyen apprécie modérément de se faire pomper par un visage inconnu. La peur de la déception sans doute. Alors qu’en présence familière le joueur est tout de suite plus détendu et tout disposé à se faire pomper sans rechigner. Nous sommes tous dans le même cas.





Le souci c’est que certains développeurs ont abusé de cette attirance de l’inconscient collectif pour nous refiler de vieilles merdes abominables qui laissent au pompage une impression immonde. C’est ce que le marketing appelle « le pompage sodomisant ».





Mais avec big N pas de problème. Etablissement sérieux s’il en est, les prestations annoncées sont généralement à la hauteur des sommes investies.





Nous sommes donc en présence de la refonte intégrale de Punch-Out version 16 bits. Nintendo nous refait donc le coup de Zelda, de Mario, de Metroid et j’en passe. On rajoute un « Super » devant, on met un bon coup d’éponge pour faire reluire le tout, on change à peine le gameplay, et on met en vente. Et ça marche. J’avoue ne jamais avoir joué à ce jeu avant cette semaine d’août 2004. Pourquoi ? J’en ai foutrement pas idée. Mais c’était une erreur. Ce jeu est tout sauf mauvais. Vous avez aimé le premier opus, alors vous aimerez celui-ci.





Nintendo est tellement habile dans l’art de l’adaptation que Super Punch-Out vous sera indispensable même si fondamentalement il n’apporte rien à Punch-Out.



Graphiquement le jeu est beau. Vraiment très beau. Les couleurs sont bien choisies, vives et de bon goût. Le trait s’est affirmé dans son style cartoon, et c’est tant mieux. Le public a été rajouté, l’arbitre viré, le ring agrandi, et les conseils de l’entraîneur implémentés.



Au niveau du gameplay vous avez toujours la possibilité de frapper dans le buffet ou bien de viser les dents. Les fastidieuses reprises ont été supprimées, et vous avez donc tout le temps nécessaire pour bousiller votre adversaire. Enfin je crois parce que j’ai jamais mis plus de 2 minutes 30 pour gagner. Ou perdre. Mais ce qui était vraiment pénible dans Punch out, c’était la présence de ces putains de cœurs qui vous autorisaient à frapper. Un coup bloqué et c’est un cœur en moins. Plus de cœur, ben plus de coups pendant quelques secondes. C’était frustrant au possible. Nintendo l’a bien compris, et maintenant vous pourrez vous en donner à cœur joie sur l’abruti d’en face. Toutefois trop de coups répétés vous fatigueront et vos coups seront moins puissants. Plus logique et bougrement plus amusant. Idem pour les super coups symbolisés sur 8 bits par des étoiles glanées en frappant en contre, ce qui n’était pas toujours évident. Désormais une jauge au bas du ring montera avec le nombre de coups au but. Si vous êtes touché, elle repart à 0. Mais une fois qu’elle est en haut, super punch à volonté ! Un vrai bonheur !



Les adversaires ont également évolué. Moins coriaces que sur la première version, ils ont tous un point faible, mais peuvent être battus sans ça, en boxant normalement. La difficulté est beaucoup plus progressive, ce qui fait que vous ne vous retrouverez plus face à une armoire à glace qui vous pilonnera la gueule pendant 8 matches consécutifs avant que vous ne compreniez la stratégie à adopter. Ici vous pourrez toujours lui en coller quelques uns pour la route, et même en ayant bien compris le style de l’adversaire, à partir d’un certain niveau le battre ne sera jamais évident.



Enfin certains emploieront des méthodes « limites » genre le karatéka qui prendra appui sur les cordes pour vous aligner d’un bon high kick dans l’arcade, ou bien le catcheur masqué qui vous crachera au visage pour vous aveugler temporairement. Totalement délirant, mais vraiment fun à jouer.



Et c’est là le point fort du jeu. Du fun. Beaucoup de fun. Vous n’y reviendrez peut être pas une fois terminé, mais prendrez beaucoup de plaisir à y arriver. Je reviens d’ailleurs sur ce que j’ai dit plus haut, le temps est limité à 3 minutes par match. Je le sais je viens de perdre face au boss final à cause du temps. Autant vous dire que pour le battre en moins de 3 minutes va falloir vous sortir les doigts du cul. Parce qu’il est copieux le gonze ! Hein ? Ben non, je n’écris pas mes articles d’une seule traite. C’est toujours bon de coucher un premier jet à froid puis d’y revenir à chaud. Maintenant que j’ai vu tout le jeu sauf la fin (très habituel pour un joueur de mon niveau), je vous répète que vous kifferez votre mère (k3v1n si tu nous lis…) pour arriver jusqu’à Nick Bruiser. Et puis vous chierez votre race pour le battre, faites moi confiance.



On cause, on cause et puis j’aperçois le tenancier qui va fermer. Juste le temps pour moi d’évoquer les musiques qui sont à la limite du minable. Vraiment à chier. Coupez le son et poussez la hi-fi vous ne perdrez rien au change. Même les bruitages sont pathétiques. Quelques « woooosh », « sviiiiiesh » et autres « aough » bien tristounets sont les seuls accompagnements de vos coups. Là encore faites « mute » et imaginez les sons dans votre tête comme quand vous étiez petit, ce sera nettement plus réussi.



Au final un bon petit jeu à essayer au moins une fois pour le finir. Des jeux de boxe y’en a pas des dizaines, alors ne boudez pas l’un des rares qui soit agréable. Moi je retourne de ce pas savater la face de Nick Bruiser (je vais te fesser le cul avec une pelle à neige espèce de bouseux !) pour enfin pouvoir dire partout que j’ai enfin fini un des jeux que j’ai testé. Non mais.

Le point de vue de César Ramos :
Commun, même avec une bourse serrée