NesPas : A hyperlink to the past.
Super Bomberman 2
Hudson Soft - 1994
Tous sur le p'tit rouge ! par Petemul

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Si vous ne connaissez pas le principe des jeux Bomberman, vous êtes soit une merde, soit un détenu qui vient de sortir de prison après 25 ans derrière les barreaux. Entre nous, toutes proportions gardées, je vous souhaite d'être dans le deuxième cas.



Et comme [Nes Pas ?] aime aussi ses lecteurs de Fleury-Mérogis, je vais faire un bref récapitulatif de l'essence de cette série de jeux, née en 1983 sur des ordinateurs dont le seul nom fait rêver le oldiste de bon goût : MSX et ZX Spectrum. La Super Nintendo n'est qu'une machine parmi d'autres qui aura connu le bonheur suprême d'accueillir nos sympathiques héros à tête de girolle en boîte.



Bomberman est un jeu dans lequel vous posez des bombes sur une espèce d'échiquier dans l'espoir de cramer vos adversaires et de rester le dernier vivant sur le ring. Pouf. Rien de plus, rien de moins. C'est dans les pots les plus simples qu'on fait les meilleurs potages.



A partir de là tout est dit et tout est possible. Vous l'avez compris et expérimenté pour certains, il s'agit là d'un jeu parfait en multijoueur. Les différentes consoles vont donc accueillir trouzmille versions et déclinaisons de ce principe de base, en variant le nombre de joueurs simultanés, les diverses options ramassables en court de partie pour donner du piment à l'action, la forme et les spécificités des terrains de combat, et en ajoutant presque toujours un mode solo complètement pipeau.



L'importance du mode à plusieurs est prépondérante. Bomberman est peut-être en effet le seul jeu auquel, quand on l'achète, on ne songe pas jouer seul une fraction de seconde. Non pas que ça soit nul en soi, il y a plein de jeux complètements atterrants à côté desquels le mode solo de bomberman est plus qu'honorable ; mais la différence de saveur entre les modes solo et à plusieurs est telle qu'elle en est devenue presque légendaire.



Bref, Bomberman est régulièrement dans le top 5 des jeux multi, aux côtés de Super Mario Kart, Street Fighter II, Speedball 2, et Xetera. Pas une soirée entre potes sans qu'on évoque au moins la possibilité d'en faire une partie, quelle que soit la version. Et Super Bomberman 2 est une version ultra-classique, très largement répandue. Bien plus que Super Bomberman premier du nom et que ses suites sur la même console. Etonnant, quand on pense au carton mondial que ce jeu représente... pourquoi ne pas avoir largement distribué les autres ? Peut-être parce qu'il y a toujours cet arrière-goût de redite que certains assimilent parfois à de l'escroquerie. Mais quand on voit les chiffres de vente de Super Street Fighter II, ahlalala... les richesses du monde sont notoirement mal réparties.



En tout cas, cette version ne vous décevra pas. Elle permet de jouer jusqu'à 4 simultanément, ce qui est déjà suffisant pour animer vos soirées, surtout sur une télé 36 cm. (Reparlons de la lisibilité du jeu à 10 sur Saturn et rigolons ensemble, voulez-vous ? Car NON tout le monde n'a pas un écran géant chez soi.) Vous y trouverez les terrains et options de base, et c'est au fond tout ce qu'on lui demande. Par expérience, sur les 10 arènes dispo, la plupart des joueurs n'en utilisent guère plus que deux ou trois.



Les options sont d'un classique des grands jours : augmentation de la portée des flammes, du nombre de bombes posables, possibilité de shooter une bombe au sol, etc. Le seul gros manque est, à mon avis, l'absence du gant de boxe qui vous permettait dans d'autres volets de faire valdinguer les bombes par-dessus les murs. Mais bon, on s'y fait.



Et on s'y fait tellement bien qu'on ne lâche plus le pad, bon Dieu ! Super Bomberman 2 s'est rapidement élevé au rang de mythe absolu de la console, un indispensable des soirées entre gens de bon goût et de bonne compagnie. Aucun jeu n'a réussi à réunir avec autant d'universelle frénésie 4 pékins devant leur télévision. Filles incluses, ce qui n'est pas une mince performance vu l'état très testostéroné du marché de l'époque.



Je ne compte plus, pour ma part, les après-midi et les soirées avec mes copains du lycée, à dévorer des "sandwiches au pain" (deux tranches de pain beurrées entre deux tranches de pain beurrées) en se napalmant le crachoir. "Tous sur le p'tit noir !" "J'ai la chiasse, la chiasse merde !" "Dans ton cul de sale rouge !" "Tiens, paie pour tes crimes !" "Non pas le gant, pas le gant, salaud !" "J'ai la grosse bite/la chiasse/la constipation !" "Merde j'ai posé une bombe dès le début, on peut recommencer ?".



Ce à quoi je rajouterai un très private "Le Payet, le Payet !" que je vous explique céans : à cette époque, une animatrice de télé du nom de Valérie Payet faisait la potiche dans un show à succès. Elle était inutile avant même un chroniqueur chauve de notre beau site (Gregoraktor, comment vas-tu ?). Or Bomberman 2 permet, si on le désire, d'attribuer au gagnant d'une manche un "item permanent" pour toute la durée de la manche suivante. Par exemple, une bombe supplémentaire, une vie supplémentaire (scandale !), etc. Mais cette option est désignée par un tirage au sort, et parmi les possibilités, il y a UNE option-handicap, qui ralentit tous ses mouvements. Que nous avons donc surnommé "le Payet" en guise d'hommage. C'est passionnant.



Mais ce n'est pas une anecdote si inutile, cela montre à quel point nous nous prenions au jeu. Nous inventions du vocabulaire spécifique, nous avions nos rites, et je suis certain que nous ne fûmes pas les seuls dans ce cas-là. Bomberman 2 avait cette irrésistible capacité à fédérer les foules dans son univers. Et ce même s'il n'est pas parfait : comme je l'ai dit, beaucoup d'arènes ne servent à rien, et l'IA a l'intelligence d'un bulot cuit. Mais sinon, attention, pas un pet de ralentissement, maniabilité au poil, graphismes complètement lisibles, musiques pétaradantes (ces mélodies débiles, mon Dieu ! J'adore !), et même un mode solo digne de ce nom, c'est trop !



Super Bomberman 2 est donc une perle cosmique, un hit absolu, un must-have, un must-buy, un must-must, un motherfuckin-awesome-unénarrable-but-in-the-same-time-so-full-of-possibilities golden award +57 contre les soirées d'ennui. Quand vous en aurez assez des Mario Party 27 et autres casual games de bas étage, vous poserez vos organes génitaux sur la table et vous vous expliquerez à l'ancienne . Et je vous fiche mon billet que vous ne pourrez plus en décrocher, à moins que l'un des joueurs soit écoeuramment plus fort que les autres, seule raison valable de s'interrompre. Je tiens d'ailleurs à signaler à mon aimable auditoire que je n'ai encore trouvé personne à ce jour, NesPasiens compris, qui me tienne le crachoir sur la distance, vous êtes prévenus.



Se prétendre joueur et n'avoir jamais goûté à la saveur d'une partie de Bomberman en multi est une aberration cosmique, pour ne pas dire une connerie rare. Alors comme cette - belle - version est largement répandue, et se joue en plus sur la reine des consoles du bien (et merde à l'objectivité), si vous êtes encore dans l'ignorance, remédiez-y tout de suite. L'investissement dans ce jeu + le multitap (adaptateur permettant de jouer jusqu'à 5 sur la Super Nintendo au lieu de 2) + le set de manettes idoine est l'une des choses les plus rentables que j'aie connues de ma vie.
Le point de vue de César Ramos :
Commun, mais Kevinesquement surcôté. Soyez fermes et patients.