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Smash Tennis
Namco - 1993
Le jeu qui monte au Klorofilet par Enker

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
On trouve un peu de tout sur les applications du Nintendo Switch Online : un paquet de belles merdes que personne de mentalement viable ne regardera, quelques classiques que tout le monde connait, et entre les deux un lot de titres sympas mais au charisme d’une huitre qui subsiste dans la masse. Smash Tennis est l’un deux.



Alors autant Super Tennis je le connais sans même y avoir joué à peu près comme tout le monde, que ce Smash Tennis là… Inconnu au bataillon. Parait pourtant qu’il est sorti en Europe, c’est dire l’attrait que j’ai pour ces jeux de petite balle jaune. Et pas que moi d’ailleurs, puisque je ne décompte que cinq critiques de jeux de tennis sur le site avant celle-ci, soit moins que de jeux de volleyball : ça en dit long.



Soit dit en passant, c’est tout de même rigolo que le jeu de tennis n’ait jamais vraiment percé sur console alors que Pong, tout le monde connait. C’est d’autant plus savoureux que cela fait une quinzaine d’années qu’aucun jeu digne de ce nom n’a pointé le bout de son nez, alors que sur la même période trois joueurs de la discipline se sont tiré la bourre pour savoir lequel d’entre eux écrirait son nom au sommet de la discipline (spoiler : les trois).

Hasard heureux du calendrier qui me permet de glisser un marqueur temporel, je rédige les premières lignes de cette critique un jour de finale de Wimbledon remportée trois sets à zéro par Alcaraz face à Djokovic, soit un jeune loup montant face au dernier valide du trio des légendaires. Un piqué s’éteint, un champion s’éveille (ou l’inverse, vous corrigerez)



Ok père castor, mais tu nous les brises avec tes histoires là. Et le jeu dans tout ça, ça dit quoi ?

Bon. Smash Tennis de Namco. Les plus affutés d’entre vous soupçonneront un jeu plutôt typé arcade et ils auront raison. Point de super services, de revers qui déboitent ou de slices qui débitent en tranches, mais un habillage très enfantin avec des personnages qui donnent l’impression de glisser sur le terrain tel un pantin O’Cedar sur le bois (avec cette référence, je m’assure de m’adresser uniquement à un auditoire de vieux cons comme moi, habile). Pour enfoncer le clou, les sprites des joueurs sont mignons comme tout, j’ai l’impression de jouer sur la version tennis de l’arbre magique des Klorofill (auditoire vieux cons de niveau 2)



A l’intérieur, qu’est-ce qu’on trouve ? Eh bien ma chère Maryse, classique des classiques, un mode exhibition et un mode tournoi avec mots de passe. Le tournoi permet de jouer seul, que ce soit en simple ou en double avec l’ordinateur, mais aussi en double avec un autre joueur. L’exhibition offre en revanche la possibilité de disputer un double jusqu’à quatre joueurs ! Sans oublier l’infâme ordinateur versus ordinateur, décliné ici en simple et en double : clairement le truc inutile et donc totalement dispensable (sauf pour réaliser des captures d'écran pour une critique de bon aloi). La version japonaise du jeu contient également un mode histoire, mais OSEF comme le dirait mon lectorat de vieux cons s’ils étaient un peu moins vieux.

Derrière, une sélection de vingt joueurs masculins et féminins aux profils globalement assez similaires, bien que certains semblent jouer avec une balle en mousse et une raquette molle, alors que d’autres semblent sortir du laboratoire Fuentes, mais bon. On sélectionne par la suite le court sur lequel se déroulera le carnage, le nombre de sets à disputer, puis hop c’est parti.



Je m’arrête sur le choix du court avant d’aller plus loin, car la surface de jeu contribue beaucoup au charme de ce Smash Tennis. On retrouve évidemment les très traditionnelles trois surfaces gazon/terre battue/dur, mais qui veut jouer là-dessus quand le jeu propose de disputer la rencontre sur cinq surfaces moins conventionnelles ? Donc faites-moi plaisir et direction la plage, le sommet d’une montagne ou un semblant de galerie commerciale. C’est très fun à jouer et chaque terrain propose un habillage et des animations rigolotes avec lesquelles il est possible d’interagir. Oui, on peut entrer autres faire chuter le benêt qui escalade la montagne quand il agite sont petit drapeau, ou bien faire glisser la serveuse qui distribue ses plats en fond de court. Si ça, ce n’est pas culte, je ne sais pas ce qu’il vous faut.



Et maintenant ? Le jeu pardi ! Et je ne tournerai pas autour du pot : il est bon. Fluide, maniable, simple à prendre en main. En une expression comme en mille, le pied. Dès les premières parties il sera possible de faire un service, un renvoi, gagner des points voire même un match, c’est encourageant ! Je repense au jeu Tennis sur NES, là c’était austère et il fallait y mettre du sien pour obtenir un résultat. Dix années séparent les deux jeux, de l’eau a coulé sous les ponts, on se rapproche plus de quelque chose de fun.



Un petit mot rapide sur la patte graphique du jeu : j’ai dit plus haut que les joueurs étaient choupis en diable, je complète en affirmant qu’ils complètement parfaitement le tableau d’ensemble. C’est léger, coloré, ça déborde d’amour et de vie. Les mimiques des joueurs sont merveilleuses, j’y reviendrai plus bas, on est vraiment dans ce que j’appelle un jeu familial. Et le bon familial hein, celui qui fait plaisir, oubliez ces affreux Mario Tennis avec des coups débiles qui partent dans tous les sens et qui ne respectent rien, à commencer par eux-mêmes. Pan dans les dents.



Certains argueront que le panel d’actions est limité. C’est peut-être vrai, trois boutons en tout et pour tout réunissent les actions selon le manuel : une balle faible, une balle puissante et un lob. En ce sens, Super Tennis était plus complet. Mais selon le placement du joueur par rapport à la balle, l’effet pourra être différent, cela compense. De surcroit, mais en moins naturel, le manuel indique qu’il est possible de viser à tout moment grâce à la croix : ce n’est indiqué nulle part dans le jeu, il est tout à fait possible de passer à côté si l’on n’et pas adepte du jeu de tennis. Ce qui est mon cas, les jeux de sport, moi, vous savez…



Maintenant les points négatifs, parce qu’il faut être objectif dans la vie. En terme de jeu, je trouve que les personnages sont un peu trop glissants sur le terrain, c’est parfois un peu déroutant. De même, une petite touche pour gérer les accélérations n’aurait pas été de trop, histoire de pouvoir sprinter au moment idoine. En l’état, les joueurs se déplacent toujours à la même vitesse, que ce soit pour aller chercher une balle slicée en bout de court ou pour courir vers la caisse numéro 12 qui vient d’ouvrir en bout de rayon.

Enfin, et pour être totalement exhaustif, les musiques sont quand même bien cradingues. On ne les entend pas souvent, mais hormis celle de l’écran titre, c’est tout de même loin de mettre à défaut les plus belles compositions de la console. Quant aux bruitages… Ben mention peut mieux faire aussi. Ca sonne un peu comme une balle de jokari qui fait « ploc » avec une raquette en plastique, mais peut-être suis-je un peu dur pour le coup. En vrai ça fait partie du charme du jeu, cette petite partie des Klorofill qui tapent la balle jaune sur la cour arrière de l’arbre magique (oui j’aime bien cette image)



Et puis comme tout jeu de sport, en solo c’est rigolo, mais c’est surtout en multi qu’on s’amuse le plus. Jusqu’à quatre je disais plus haut : autant aux beaux jours de la Snes avoir un multitap était déjà une gageure, maintenant on peut juste se caler avec quatre manettes bluetooth sur la Switch. A la portée de tout un chacun donc, ce serait dommage de passer à côté ! J'aurais bien voulu vous dire que j'y joue avec mon chien depuis l'âge de douze ans, mais j'ai déjà écrit en introduction que c'était une découverte totale : à un lectorat de vieux cons pontilleux, on ne la fait pas comme ça, ah non.

Et ce jeu a un tel potentiel de légende à son actif : j’ai déjà parlé des terrains alternatifs merveilleux et leurs animations spéciales au poil, mais ai-je dit que Yannick Noah était parrain du jeu à sa sortie française ? Sans oublier l’animation légendaire des joueurs qui viennent se saluer la main à la fin du match : c’est peut-être moi qui ai l’esprit mal tourné, mais ça ressemble quand même pas mal à une pougnette en règle hein.



J’ai commencé cette critique devant une finale de Wimbledon, je la termine devant une finale des JO avec les mêmes protagonistes. « La boucle est bouclée » comme on dit dans le milieu des expressions toutes faites. Cette porte de sortie -qui enfonce des portes ouvertes à grands coups d'épaule- me permet également de souligner que si je partage ce texte alors que les jeux de sport n’ont jamais été ma came, c’est surtout que j’aime mon lectorat de vieux cons. Qui n’est pas si vieux en fait. Et pas si con non plus d'ailleurs. Enfin pas totalement, ou un peu comme tout le monde. Mon lectorat de copains en fait.

Parce que c’est aussi ça, Nes Pas <3


…Et aussi pour que votre GROILE soit transmise de génération en génération.



Nous voilà arrivés au mot de la fin : j’avais écrit plus haut que tous les personnages sont plus ou moins similaires. Eh bien c’est faux. Lors de mes recherches sur le net, je suis tombé sur les messages d’un fan du jeu sur Reddit : en croisant toutes les données qu’il parvenait à croiser, le gus s’est amusé à créer un tableau des statistiques chiffrées pour chaque joueur. Il parle même de coups spéciaux pour certains d’entre eux !
Bref, les informations sont trouvables ici. Et puisque rien ne garantit qu’elles soient pérennes, je glisse le tableau ici, pour la postérité.

Le point de vue de César Ramos :
Exclusivité européenne en dehors du Japon, mais il reste abordable comme tout bon jeu de sport qui se respecte.