En 1994, Super Mario Kart sévit au Japon depuis maintenant 2 ans. Il a fait mal, très mal à Sega. Le succès est mondial pour le jeu de course de Nintendo, et Sega traîne la patte. « Pourquoi ne pas tenter nous aussi de faire un jeu de course sympa avec notre brave mascotte piquante ? » se dit un jour un asiatique, perdu dans ses pensées lors d’un de ses innombrables vendredi soirs où l’on boit beaucoup d’alcools pas chers, prémisse au chômage ? « Pourquoi merde, on a le droit au bonheur nom de nom ! » pense t’il en commandant un grand verre de Old Nick à l’orange, et en demandant s’il peut faire crédit. C’est ainsi qu’est né Sonic Drift.
Sonic Drift est un jeu de Kart avec Sonic et quelques copains. Ah génial, le Super Mario Kart de Sega ! Alors sur papier, c’était l’idée, et elle n’était pas mauvaise. Non. Mais malheureusement dans la réalisation, ça n’a pas suivi. Il est probable que notre ami japonais pleins d’initiatives n’était pas tout à fait dégrisé lorsqu’il a commencé le projet.
Une fois son héros sélectionné parmi 6 et leurs capacités spéciales, c’est parti pour l’un des 3 championnats de 6 courses. Wow, quel choix ! Tout baigne dans l’univers de Sonic, chaque niveau est un dérivé d’un niveau, quelle riche idée ! Puis le premier circuit apparaît. Un point d’interrogation se profile au-dessus de votre vilain faciès courroucé : euh, quelles sont ces vilaines couleurs ? On est sur PC à l’époque du CGA ou quoi ? Le choix des couleurs est… Spécial. Et raté. C’est con, car sur les 6 environnements visuels distincts, le premier est très angoissant. Lorsque l’on sait que l’on n’a qu’une seule fois l’occasion de créer une première impression, on ne peut être que pantois.
Mais en joueur quasi professionnel, vous maintenez le cap, et démarrez. L’impression de vitesse est excellente, et ça fonce. Limite trop. Et oui, à 99% du temps vu le peu de recul dont vous disposez, vous ne verrez pas le virage arriver. C’est quand même un peu cloche dans un jeu où justement le but est de tourner ne trouvez-vous pas ? Et bien Chang s’en foutait, il s’est dit que bon, un virage-surprise toutes les ½ seconde c’était jouable. Non Chang, tu n’y es pas, et ton jeu en devient terriblement injouable.
Alors ok on peut jouer en regardant sur le haut de l’écran la carte, puis ajuster en voyant un virage arriver sa course. Mais ce n’est pas comme cela que l’on prend son pied les gars. Nous ne sommes pas dans un jeu de stratégie, mais un jeu de course. Un peu de sérieux quoi.
La musique est quant à elle plutôt cool, mais dans le marasme ambient on s’en fout totalement, car on n’a pas envie de jouer, alors à quoi bon écouter ce qui se passe autour ? L’IA du jeu est de même un peu trop forte, juste ce qu’il faut pour ne pas donner envie de se donner corps et âme au jeu. Bon.
Au final il ne reste pas grand-chose. Un jeu pas vraiment laid, avec néanmoins quelques choix artistiques douteux, et surtout une mécanique de gameplay épouvantable. Ce jeu est fort heureusement resté bien sagement au Japon uniquement, et traîne sous nos latitudes assez rarement. Les développeurs à peine terminé le boulot ont bien pris en compte les commentaires de tout le monde, généralement totalement assassin, pour donner
Sonic Drift 2, qui corrige quasiment tous ses défauts. Et il avait de quoi faire…