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Super Mario Bros 2 (Japan)
Nintendo - 1986
Born to en chier un max. par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Vous connaissez Super Mario Bros 2 ? Le bizarre, celui que l’on a eu sous nos latitudes, celui où l’on se demande ce qui a bien pu se passer dans les cerveaux malades de développeurs pour à ce point dénoter avec l’ensemble de l’œuvre ? Vous connaissez ce site par cœur, et savez que c’est un ersatz fumeux du japonais Doki Doki Panic ? Hein ? Pas vrai ?

Et bien peut-être ne savez-vous pas que nos amis nippons n’ont pas eu droit à un clone d’un autre jeu, et ont eu sur Famicom Disk System un véritable Super Mario Bros 2. Ah !

Pauvre européens que nous sommes, difficile pour nous d’accéder à cette perle, si ce n’est via le biais des « lost levels » que l’on retrouve sur Super Mario All Stars sur Super NES.

Mais pas impossible. Et comme nous sur NES Pas ne reculons devant aucun sacrifice afin de combler la culture vidéo ludique mondiale, paf, nous avons mis l’église au milieu du village, et avons disséqué le cadavre.

Cadavre car mine de rien les japonais ne se sont pas foulés dans l’originalité, et que ça sent le réchauffé. Ils ont repris le moteur original de Super Mario Bros, et on refait des niveaux avec quelques bonus bienvenus. C’est un peu facile non ? J’imagine le désarroi du japonais moyen, tout fou de récupérer enfin son jeu le lancer avidement et… Le même ou presque. La déception.

La déception ne le quittera d’ailleurs presque jamais au cours de sa longue partie. Oh non, il ne rira pas. Du bon temps ? Peut-être s’il est plutôt du genre clou et cuir. Mais du bonheur pur, c’est à en douter.

Si Super Mario Bros avait assis un genre dans le cœur des hommes, la plateforme pure, il avait aussi connu gloire et fortune grâce à son apprentissage progressif des mécanismes du jeu. On démarrait doucement, et on augmentait tranquillement la difficulté. Chacun y a trouvé son compte, de l’enfant débutant au hardcore gamer.

Dans ce Super Mario Bros 2, force est de reconnaitre que la courbe de progression n’a pas du tout été un sujet. Non, chez Nintendo ils ont décidé de faire sans. Vous aviez déjà le premier pour vous chauffer, là on va vous en faire baver les gars, ça va être pas mal.

On a donc non plus uniquement un jeu de plateforme, mais aussi un jeu d’une extrême frustration tant il est dur. C’est simple : c’est devenu un die and retry, un jeu où si l’on a les nerfs fragiles, et bien c’est bien pire à l’extinction de la console.

Car tout est fait pour vous agacer profondément. Terminé les trois petits sauts à faire par niveau. Place aux ENORMES sauts pour traverser tout l’écran sans visibilité, avec bien entendu la tortue volante qui vous attendra immanquablement à l’autre bout pile là où vous avez 95% de chance d’arriver, vous faisant mourir immédiatement. Bonjour les pics d’un bloc de large que l’on ne voit pas avant qu’il apparaisse, les flammes qui balayent un quart de l’écran, les labyrinthes avec chemin imposé sinon on recommence.

Le jeu va même plus loin en introduisant une merveille : le champignon néfaste. Tout bon Nintendophile vous le dira : les champignons c’est super ! Et bien pas tous. Ici, certains vous tuent si vous êtes déjà petit, ou vous rétrogradent si vous étiez grand ou flamme. Ah ça calme. En même temps il n’y a quasiment qu’un pauvre champignon par niveau, généralement très bien caché, donc vous passerez la très grande majorité de votre partie petit. Vous en arrivez simplement à fuir comme la peste les champignons.

Le sommet de la putridité provient probablement des trampolines. Tout un niveau est basé sur des trampolines géants qui vous font voler au-dessus de l’écran. Il faut ensuite courir comme un dératé, sans visibilité (vu que vous êtes au-dessus de l’écran. Il faut suivre là, c’est pénible) et le jeu vous fera retomber au hasard. A vous d’ajuster votre chute pour tomber sur le fameux pic d’un bloc de large.

Ah oui, ça paraît simple. Mais non, car les développeurs dans leurs maladies ont ajouté du vent. Et Mario se retrouve poussé, en chute libre, à devoir viser un mini rocher. Ou alors c’est la mort, la honteuse, la chute libre des faibles.

Non on ne rigole pas dans ce jeu-là pop pop pop… On lutte, on crache ses boyaux, on vomit de rage, mais on ne s’amuse pas.

Les niveaux s’enchaînent avec une violence infinie. Chaque écran devient un défi, et l’on s’interroge sur le bloc invisible qui vous fera pile rebondir dans le trou, le saut qui ne passe pas s’il ne faut pas sauter sur 3 tortues avant, dont une qui n’est pas réglée pareil, le chemin obscur du labyrinthe qui ne marche que si vous ne sautez pas trop haut à un endroit précis sinon il valide le fait que vous êtes passé par un autre endroit…

Mais la victoire est juteuse. Lorsque le dernier Bowser tombe dans la lave, que la princesse, la même que la dernière fois finalement, vous attend l’œil langoureux, les dessous salis de vice, on a mérité une petite bière. Car bon sang ce que ce jeu est difficile...

Alors Nintendo bon, on se connaît toi et moi, ça a parfaitement marché, ce jeu s’est vendu c’est chouette, mais… Tu t’es quand même un peu moqué du monde avec ton Super Mario Bros 1.1 non ? La même musique, quasiment les même graphismes, le même gameplay avec un niveau de difficulté lunaire ? C’est sympa mais lorsque l’on a 5 ans et bien on le lance, on pleure, et on va plutôt jouer au Monopoly.

Et sachez-le : je hais profondément le Monopoly.

Tout ça pour ça :

Le point de vue de César Ramos :
L'un des Famicom Disk System les plus communs, ou en cartouche sur support pirate chinois à rien.