Le site qui fait regretter aux Amish de ne pas avoir l'électricité.
Tecmo Bowl
Tecmo - 1989
Hut hut hut ! par Enker

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Salut les amis. Mais dites-moi, ça fait longtemps que l’on ne s’était pas vu ! Il y a un an grosso modo, ça fait du temps tout ça. Et la Mini NES qui est sortie entretemps, c’est le moment de remettre ses petites mains à l’épreuve. Make [Nes Pas?] great again comme dirait l’autre.



Et quitte à citer du génie américain, autant tâter de la pure production locale avec de l’authentique simulation de sport : du football américain. Vous savez, ce truc un peu obscur que l’on imagine proche de notre beau rrrrrrugby (faites bien rouler les r svp) alors qu’en fait, pas du tout. Le foot US, c’est un peu la discipline que savourent les initiés, feuille de statistiques à la main, prêts à décortiquer une action grandement menée par des tacticiens sortis de Harvard avant d’être exécutée par une horde de cousins Lopez. Toute la beauté du génie militaire dans un sport, et vous savez bien qu’à la guerre, ce sont souvent les Américains (parait qu’il faut dire Etats-Uniens, mais c’est définitivement trop moche) qui gagnent. C’est George W.Bush qui l’a dit, à moins que ça ne soit son père je ne sais plus trop. Qu’en pense son cousin ?



Le texte de Bazart sur Tecmo Super Bowl m’avait méchamment donné envie de m’y adonner, mais je n’en ai finalement jamais saisi l’occasion. Du coup, voir ce Tecmo Bowl installé sur la Mini NES est une bien belle opportunité pour pouvoir, moi aussi, sentir la douce odeur de la pelouse fraîche sur le bord du terrain ! Depuis le temps que l’on se connait, inutile de le préciser, mais pour les deux du fond qui n’ont pas l’air bien frais, Tecmo Super Bowl est la suite de Tecmo Bowl. Vous en tirerez les conclusions que vous voudrez, personnellement je suppose que ça sent bon. Voyons ça de plus près.



Un joueur, deux joueurs, ou encore un énigmatique et insignifiant mode coach (et autant être clair immédiatement : je n'écrirai rien sur cette merde), tels sont les choix de jeu proposés sous un logo débordant de stars and stripes, des fois que l’on aurait oublié. Puis l’écran de sélection de son équipe : il y en a plein, toutes de valeurs inégales, mais peu importe le flacon tant qu’on a l’ivresse, donc je prends Minnesota, comme ça, pouf. Et si jamais on veut reprendre sa partie précédente, on n’oublie pas de saisir son mot de passe. Car oui, le jeu va être long si on veut aller jusqu’au bout, car il faudra défaire tour à tour toutes les équipes présentes, soit onze matchs à gagner. Après chaque rencontre un mot de passe, et croyez-moi ce sera utile. Ca ou une sauvegarde automatique, mais diable, notre NES d’origine ne le propose pas.



Une fois le choix effectué, nous voilà jetés dans le grand bain, sans cérémonie en grande pompe. Un terrain vert s’affiche, l’action se déroule de gauche à droite avec défilement de l’écran jusqu’aux zones d’en-but opposées sur fond de musique guillerette. La NES crache tout ce qu’elle a pour afficher les deux équipes. Je plaisante, il suffit de voir les captures d’écran pour voir que neuf bonhommes de couleur baveuse en affrontent neuf autres dans une couleur différente du même tonneau. Mais si nous sommes en 1989, l’année de sortie de Duck Tales, Megaman 2 ou Taboo: the Sixth Sense, c’est tout de même très lisible et les animations de nos peigne-culs sont assez parlantes pour comprendre de quoi cause la choucroute malgré quelques clignotements.



Cette fois, on y est : la console fait l’engagement, vous récupérez le ballon, faites une course de quelques mètres avant de vous faire plaquer. A la dure. Et nous voilà dans le cœur du jeu, l’écran qui décidera ce qui se passera par la suite : la sélection des tactiques, aussi appelé « celui qui laissera sur le carreau ceux qui ne connaissent rien à ce sport ». Petite séquence de rattrapage, [Nes Pas?], le site qui t’instruit avant de te donner la manette.

Le but du football américain est d’inscrire des touchdowns à bouts de passes ou de courses. Pour ce faire, il va falloir faire avancer son équipe par tranche de dix yards, à réussir en quatre tentatives maximum. Si l’avancée est concluante, chaque nouveau palier offre quatre nouvelles tentatives jusqu'à atteindre l'en-but adverse, sans quoi la balle change de camp. Voilà pour les grandes lignes à connaitre. Le reste n'est que littérature et mandales dans la gueule.



Le fameux écran en question est celui de la tactique à élaborer en phase offensive. Deux séquences de passe ou deux de course pour la plupart des équipes, c’est assez facile à mettre en place une fois que l’on a saisi le principe : les flèches roses indiquent le parcours que doit suivre le coureur ou celui que vont prendre les receveurs. Bref, vous décidez de la phase de jeu à avant de l’appliquer sur le terrain. C’est limpide et très simple une fois les rouages du jeu compris ! Un seul bouton permet de déclencher une course, pour les passes on choisit son receveur avec le bouton A avant de lancer le ballon avec B. La zone à atteindre pour réussir l’action est représentée par une ligne de pointillés, dès qu’elle est franchie il y aura quatre tentatives supplémentaires jusqu’à atteindre le touchdown. Concis, précis, efficace et surtout d'une fluidité extrême puisque nos petite équipe de Stabilo répond au doigt et à l’œil !



On se plait vite à enchaîner les courses et les passes réussies face aux cancres du championnat, et ça fait vraiment plaisir de pilonner à sec ces faibles équipes dirigées par la console. Mais dès que l’on se retrouve face aux poids lourds (San Francisco, c'est toi que je regarde), on se retrouve aplati dès les premiers centimètres de course ou cerclé par quatre bonhommes sur la moindre passe. Diantre. C’est la limite du nombre de tactiques, ce choix de quatre devient vite étriqué et un brin de variété supplémentaire eut été appréciable. Voir sa passe longue interceptée revient à passer en phase défensive et là, ce n’est plus la même histoire. Toutes ces tactiques réalisées la veille par Joe, le quaterback à huit grammes, plaçant les cacahuètes entre deux tâches de mousse sur une table de bar, je savais bien que ça ne serait pas une bonne idée...



En défense le principe est le même, on choisit sa tactique pour essayer d’intercepter le ballon ou de choper le quaterback avant qu'il n'ait lâché la balle. Et il faut dire qu’il est assez jouissif de voir un joueur en choper un autre et lui passer une salve de mandales ! Plaisir de courte durée car derrière, la console enchaîne les bonnes séquences et file vers le touchdown. Je suis définitivement très mauvais sur les phases défensives et me limite à bloquer l’avancée du terrain en espérant saboter les quatre tentatives, mais c’est assez incertain comme méthode, vous en conviendrez.
Cela dit après la rude expérience de la défaite, on finit par montrer une opposition plus virile et viennent les lauriers des premières victoires. Avant d’enchainer face à une nouvelle équipe jusqu’au but ultime de tout joueur de football américain : le barbecue de fin de saison chez la veuve de Joe, le quaterback à huit grammes ! Le pauvre a fini par céder devant sa cirrhose, mais ses coéquipiers ont fait macérer son bon vieux foie dans du vieux rhum, ça agrémentera un peu la soirée du titre de champion !



En un mot comme en mille, on s’amuse bien sur ce Tecmo Bowl. Oui madame, avouez que vous ne l’attendiez pas celle-là ! Eh bien moi non plus. Rajoutez un soupçon de petites musique d’ambiance ni bonnes ni mauvaises bien au contraire (une musique différente selon l’équipe à l’offensive,  et une petite à la mi-temps que j’affectionne particulièrement, la musiquette sans prétention mais qui colle parfaitement au thème), ainsi que des images ponctuant les touchdowns et la mi-temps des matchs, et vous obtiendrez un équilibre quasi parfait. Chaque match dure jusqu’à une petite dizaine de minutes, ce qui oblige une partie complète à se dérouler sur plusieurs sessions. Mais on se prend vite à relever le défi, quitte à retenter sa chance autant de fois que nécessaire pour enfin faire bouffer la pelouse à la console. Le nec plus ultra étant d’inscrire ce fichu touchdown salvateur alors que le match est déjà terminé au chrono…



Et si le manque de variété dans les tactiques de jeu crée parfois une certaine lassitude, ce souci a été gommé dans sa suite sur la même console. Mais pour un coup d’essai et une mouture somme toute incomplète, ce jeu a déjà parfaitement rempli son cahier des charges. C’est bien là l’essentiel, de l’ordre des surprises que l’on n’attendait pas, loin des daubes sportives que sont les Goal et autres jeux de foot US de la console !

Je termine avec mon petit cadeau Bonux chéri, le trivia qui fait la différence. Le Super Bowl est un peu au sport ce qu'est TF1 à la télévision, un superbe encart publicitaire pour petits et grands. Plein d'opportunisme devant une telle aubaine, Tecmo saisit la perche en collant sur le panneau d'affichage du score le titre de deux jeux maison : Rygar, bien isntallé dans le catalogue NES, ainsi qu'un sibyllin "Ninja" derrière lequel se cache Shadow Warriors, dont la sortie est précédée de quelques semaines aux States par notre Tecmo Bowl !
Le point de vue de César Ramos :
Exclusivement outre-Atlantique pour des clopinettes.