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Battle Chess
Interplay - 1988
Les échecs suisses par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
J’aime les jeux de société. Invitez-moi un mercredi soir, je peux en parler pendant des heures. Je les ai toujours aimés, depuis ma plus tendre enfance. Et maintenant c’est moi le père, et je tente de transmettre cela au sein de mon foyer. Mais avant la découverte des plaisirs de l’amour, mon cœur était amoureux de ma NES. Je peux revenir le mercredi d’après si vous le souhaitez, j’ai un nombre de sujets ahurissants de discussions…

Alors quand en 1990, coupé de toute technologie à part ma NES d’amour j’ai découvert chez un ami Battle Chess, mon sang n’a fait qu’un tour. Je jouais en club d’échec à cette époque, et c’est avec un plaisir infini que j’ai vu ces pièces s’animer sur son écran et se battre, tout en suivant les vraies règles des échecs, le jeu des rois.

Quelques jours plus tard, passage à Darty avec mon père pour une raison que l’Histoire a oublié, et la surprise : Battle Chess existe aussi sur NES ! Ce que j’ai vu sur l’ordinateur de mon ami existe donc sur ma console chérie ! Gloria in excelsis Deo ! Quelques centaines de francs plus tard, c’est fort fiévreux que je démarrais l’aventure.

Le jeu commence sur un bien sobre écran titre, moyenâgeux comme il faut, ambiance « on va couper des têtes, boire des bières dans des crânes et fertiliser quelques femelles en chantant trop fort des chansons viriles. » A l’époque je trouvais que les échecs représentaient malgré la passion que je leur donnais le manque de fun absolu. Un côté vieux poussiéreux réfléchissant des heures sur des coups obscurs, ça me fichait le bourdon et je rêvais de lendemains modernes pour le jeu des Dieux. Alors cet écran titre m’allait plutôt bien, on allait rigoler un peu.

On plonge directement dans la partie. Chouette, on retrouve les pièces qui s’animent, les mêmes que j’ai découvertes chez mon pote. Bon c’est moins joli, soit, mais c’est déjà pas mal. Oui, même jeune je savais faire des concessions… Je lance le début de la partie.

Et là c’est le drame. Mon pion vient de mettre 30 bonnes secondes à avancer de deux cases. 30. Se. Con. Des. Je respire un bon coup, je sais faire des concessions, je viens de le dire, ne pas tout gâcher maintenant. Le CPU joue. La même chose. Wow, nous attaquons le CPU et moi-même une partie. D’échec. Suisse. On. Va. Bien. Prendre. Son. Temps. Pourquoi. S’affoler. Eh. Merde. Quoi. Alors. Bon.

C’est comme dans une bulle d’éther que je réalise que cette partie va durer longtemps. Très longtemps. Trop longtemps, non je n’ai pas encore abouti à cette conclusion, je laisse sa chance au produit, je suis comme ça moi, ahah. Mais très longtemps, oui ça c’est sûr.

Car chaque mouvement de pièce est bien décomposé. Un peu trop. Si par mégarde vous passez par une case occupée, l’occupant va se bouger un peu, pour laisser passer votre pièce, puis se remettre tranquillement. Le tout encore une fois. Bien. Décomposé. Tranquillou. Peinard. Wouhouuu. Man. Peace. Fais. Tourner.

Le jeu n’est donc en temps normal pas un combat acharné de violence physique. Le rythme d’une partie est généralement lent. Mais là il n’est plus lent, il est figé.
On retrouve heureusement les combats de pièces en face à face, comme sur les autres machines, ce qui fit ma bien innocente joie lors de la découverte de ce jeu. Mais le reste…

Une merde en fait. Ce jeu est inutilisable. A moyen que vous aimiez passer 8h à jouer contre un CPU finalement assez médiocre. Je suis convaincu que vous pouvez mieux utiliser votre temps. C’est dommage, car la recette est là, tous les éléments collent avec la légende, mais non, ce Battle Chess NES est probablement l’épisode le plus nul de toute la série, tout support confondu.

J’ai donc après quelques heures de perdues dû renoncer, et c’est la mort dans l’âme que je suis retourné à mon poussiéreux club. J’ai découvert les alcools forts, les maladies vénériennes, les femmes de petites vies, les batailles rangées et les tessons de bouteille dans les côtes. Fort heureusement, quelques semaines plus tard arrivait dans ma vie Chip’n Dale, mais ça, c’est une autre histoire…
Le point de vue de César Ramos :
Moyennement commun, à rien. Et plus, c'est du vol.